L'œuvre de Djamel Azizi aborde avec subtilité la décadence du cinéma algérien et sa longue traversée du désert à travers des scènes de la vie quotidienne. Le dernier Safar, un documentaire de quatre-vingt minutes, réalisé par Djamel Azizi, a été projeté hier à la cinémathèque de Sidi Bel Abbès. Une projection marquée par l'absence du public qui était convié justement à visionner un long métrage qui traite de la réalité d'un pays privé pendant longtemps d'images. Sous la forme d'un carnet de voyage, ce documentaire sorti en 2009 retrace le périple d'un projectionniste, poussé à la retraite, qui se décide à parcourir, à bord de son camion, plusieurs villes d'Algérie pour y projeter des films à ciel ouvert. Ami Salah refuse de rester sans activité et, malgré son âge avancé et la maladie, continue à projeter des films-cultes qui ont marqué le cinéma algérien et le cinéma universel. Revivre le 7ème art L'œuvre de Djamel Azizi aborde avec subtilité la décadence du cinéma algérien et sa longue traversée du désert à travers des scènes de la vie quotidienne; un road-movie qui démarre d'Alger jusqu'à El Oued, en passant par Bouira, Médéa et Constantine. Des villes où Ami Salah tente de refaire revivre le 7ème art en y déroulant notamment les pellicules de l'Opium et le bâton d'Ahmed Rachedi, Al Haram de Khaled Barakat, l'Homme tranquille de John Ford et la Montagne de Baya d'Azzedine Meddour. Le Dernier Safar s'est vu nominé dans plusieurs manifestations internationales, notamment au Maghreb des Films (Paris, France), à la Mostra de Valencia (Espagne), au Festival du Film Arabe (Fameck, France), au Festival des films du monde (Montréal, Canada) et au Festival international du cinéma d'auteur (Rabat, Maroc). Il est en tournée en Algérie depuis début janvier et sera projeté aujourd'hui à la Cinémathèque d'Oran.