C'est le retour à l'antagonisme entre les villes, dont la cause incombe aux adultes, soit les parents d'élèves et autres responsables. Les habitants de la commune de Branis, à 20 km au nord de Biskra, bloquent la RN 87 traversant leur village depuis vendredi dernier. Ils ont dressé des obstacles à l'entrée de l'agglomération et empêchent toute circulation sur cet axe routier très fréquenté reliant le chef-lieu de wilaya avec les communes de Djemorah, de Aïn Zaâtout et la wilaya limitrophe de Batna. Les usagers sont obligés de faire un grand détour par la route de la Fontaine des Gazelles afin d'aller à Djemorah, chef-lieu de la daïra et scène de la genèse de ce mouvement de protestation, qui prend chaque jour de l'ampleur. Voici les faits : jeudi dernier, deux groupes de lycéens scolarisés au lycée Leghouil Menfoukh de Djemorah s'affrontent. Une rixe d'adolescents qui prend très vite les allures d'un conflit clanique. Quelques blessés légers sont signalés. Il faut savoir que les jeunes de Djemorah et ceux de Branis, lesquels sont inscrits au lycée de Djemorah sont depuis des années comme chiens et chats, nous a-t-on confié. Vendredi matin, les parents des élèves de Branis dénoncent les nombreuses brimades et violences dont seraient victimes leurs enfants à Djemorah. Ils demandent la construction d'un lycée pour la soixantaine d'élèves issus de Branis, tous des garçons, car les filles sont envoyées vers les établissements scolaires de Biskra. La colère est à son comble. Ils décident alors de faire entendre leurs voix en interdisant la circulation sur le tronçon de route traversant leur village. Les tentatives de ramener le calme, initiées par les responsables locaux et les personnalités de la région, n'aboutissent pas. Pendant deux jours, la RN87 est interdite à la circulation. Hier, la protestation est montée d'un cran. Les manifestants se sont rassemblés devant le siège de l'APC de Branis pour présenter aux représentants municipaux de nouvelles revendications ayant trait aux conditions socioéconomiques des habitants de cette bourgade qui souhaitent, en plus de la construction d'un lycée, ont-ils dit, la délocalisation des unités de production de briques de leur commune et l'interdiction aux camions de traverser leur village, mais aussi et paradoxalement, du travail pour les nombreux chômeurs de Branis.