Lundi dernier, la daïra de Djemorah a reçu la visite du wali de Biskra qui a pu constater l'état d'avancement des projets lancés depuis quelques semaines dans les communes des Branis et Djemorah, composés d'une salle de soins au quartier Djouada, d'une salle polyvalente et d'un centre de formation professionnelle pour filles. Après avoir posé la première pierre d'un CEM et de 4 logements d'astreinte, d'une maison de jeunes et d'une portion des 100 locaux commerciaux destinés aux chômeurs, le wali de Biskra, M.S. Agoudjil, a examiné le nouveau plan d'aménagement urbain de la commune de Djemorah pour lequel une enveloppe budgétaire de 7 milliards de centimes a été dégagée. Il dira à l'architecte qui lui présentait le plan : « Il ne faut pas encombrer les places publiques avec un excès d'éléments architecturaux, tels que des arcades et des murs, il vaut mieux planter des arbres. En plus d'organiser la circulation automobile, un aménagement approprié peut être plus efficace que les dos d'âne pour freiner les voitures, les ronds-points doivent refléter la culture locale, porter les symboles de la ville ou du village ». Puis, il a rencontré un panel représentatif de la population de Djemorah pour un long entretien ouvert auquel il donnera le la, en déclarant : « Je viens à votre rencontre comme promis il y a un an, pour voir si tous les projets et toutes les mesures qui visent l'amélioration de la vie des citoyens et qui sont inscrits au programme du président de la République sont bien appliqués. Toute personne qui a quelque chose à dire peut le faire en toute liberté et en toute démocratie. Votre avis est important. Je vous demande de juger les actions de l'Etat, l'exécution des projets planifiés, ce qui a été fait et ce qui doit être fait. De grâce, ne me dites pas que l'Etat n'a rien fait, ce ne serait pas vrai ». Plusieurs citoyens de tout âge, ont alors pris la parole pour mettre en exergue les besoins de cette daïra qui s'avèrent immenses et légitimes au regard du nombre croissant d'habitants et du sentiment souvent exprimé par la population d'être « omis par les plans de développement successivement mis en place par les pouvoirs publics ». Etablissements scolaires, eau potable et d'irrigation, logements sociaux, soutien financier et technique aux agriculteurs, un service de permanence médicale, une ambulance et une maternité pour Djemorah, un bureau de poste et un stade pour Beni-Souik, une antenne communale pour Guedila, un internat pour les élèves de Loulej et de Branis, scolarisés au lycée du chef-lieu de daïra, des postes de travail (même en pré-emploi) pour les nombreux diplômés de la région, le raccordement au réseau de distribution du gaz de ville, le financement d'une nouvelle mosquée et la réfection de la route, désormais empruntée par une noria de poids lourds qui ravitaillent 5 briqueteries en argile extraite d'une carrière située à Taref, et qui sont responsables pour moitié, des accidents survenus en 2006 sur le tronçon sinueux, pentu et étroit de la RN 87 qui relie le lieu-dit Hachana à Branis, seront les principaux thèmes actualisés par les intervenants auxquels le wali répondra pêle-mêle :« La construction d'un second lycée, d'une salle omnisport pour Djemorah et d'une antenne communale pour Guedila est à l'ordre du jour. La daïra bénéficiera de 500 logements ruraux et de 250 logements participatifs mais je dois dire que pour le moment, il n'y a plus de logements sociaux. Le centre de soins va être transformé en polyclinique dotée d'un laboratoire d'analyses sanguines, d'un service des urgences et d'une ambulance ; ce qui représente une rallonge budgétaire de 4 milliards de centimes, sachant qu'un centre de soins en coûte déjà 4. En ce qui concerne le stade de Beni-Souik, en coordination avec les services de l'APC, nous allons étudier sa faisabilité mais je dois préciser que pour le bureau de poste, même un wali ne peut intimer l'ordre à Algerie Poste d'ouvrir un bureau de poste. C'est une entreprise économique qui cherche la rentabilité. Il faudra désigner un commerçant, comme cela se fait dans plusieurs pays, qui s'occupera du courrier. L'internat et les cantines scolaires reviennent parmi les mesures souhaitées par les plus hautes instances de l'Etat pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves qui habitent loin de leur école. Après El Kantara, M'chouneche et l'Outaya, qui sont depuis peu raccordées au réseau de distribution du gaz de ville, en 2008, ce sera le tour de Aïn-Zaâtout et Djemorah et toutes les localités environnantes. En ce qui concerne le problème de la route qui a été maintes fois évoqué, je suis contre l'évitement de Djemorah. La route nationale a aussi un rôle économique, culturel et social. Eviter un village c'est l'isoler, le tuer un peu plus. Je suis pour la réfection de l'ancienne route. L'appel d'offres a été lancé et une entreprise l'a remporté. Les travaux devraient débuter incessamment. Franchement, qui aurait rêvé de tels projets pour la daïra de Djemorah, il y a seulement 3 ou 4 ans ? Je sais que c'est une région montagneuse et difficile d'accès, la wilaya est prête à débloquer des fonds pour le décapage et le nivellement des collines environnantes, et ainsi résorber le déficit en terrains constructibles ». Avant de repartir pour Biskra, le wali a confié à El Watan son immense satisfaction de voir que le programme de développement va « bon train » dans cette daïra du nord de la wilaya de Biskra et que sa rencontre « utile, nécessaire et fructueuse » avec la population lui a permis d'évaluer la juste mesure des besoins de cette région. Il a aussi promis de revenir.