Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé, hier à Alger, que l'Algérie était favorable à une solution politique de la situation au nord du Mali et «au dialogue dans un cadre purement politique». Dans une déclaration à la presse en marge de l'audience qu'il a accordée au ministre serbe de l'Economie et du Développement régional, Mourad Medelci a souligné, rapporte l'APS, qu'«il faut trouver une solution politique aux Touareg confrontés aujourd'hui à un problème». Il a précisé que l'Algérie «a de tout temps abrité le dialogue entre les parties au conflit dans le cadre de la Convention d'Alger». Selon lui, la coopération entre l'Algérie et le gouvernement malien «se poursuit pour relancer la coopération à tous les niveaux, notamment sécuritaire au regard de la conjoncture actuelle». «Nous œuvrons avec le gouvernement malien dans le cadre des décisions prises sur le plan régional à lutter contre le terrorisme et non contre les Touareg qui comptent parmi les citoyens de ces pays», a-t-il indiqué. M. Medelci a rappelé, en effet, que les deux parties ont convenu, au terme des réunions tenues la semaine dernière à Alger entre le gouvernement malien et les représentants des Touareg, «d'œuvrer à promouvoir le dialogue et à trouver une solution politique à la situation». Il a ajouté que l'Algérie appuie le dialogue dans un cadre purement politique et souhaite que «la question du nord du Mali soit résolue dans un cadre national». «L'Algérie est disposée à aider toutes les parties pour parvenir à une solution 100% malienne», a-t-il fait remarquer. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubeye Maiga, qui a effectué récemment une visite à Alger, s'était félicité de l'assistance de l'Algérie dans le règlement de la situation au nord du Mali. Le gouvernement malien et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement avaient lancé, récemment, un appel «pressant» pour l'arrêt des hostilités au nord du Mali et privilégier le dialogue et la concertation. Cet appel avait été lancé à l'issue d'une rencontre de concertation tenue du 2 au 4 février à Alger entre une délégation du gouvernement malien, conduite par M. Maiga, et une délégation de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, sous l'égide de la facilitation de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006. Seulement, un des protagonistes du conflit nord-malien ne reconnaît pas cette rencontre qui s'est déroulée à Alger. Les discussions menées à Alger entre le gouvernement et des rebelles touareg du Mali «ne nous engagent en rien», a affirmé le semaine dernière un des chefs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui a lancé, depuis le 17 janvier, des attaques dans le nord du Mali. «Les négociateurs présents à Alger ne nous représentent pas, les conclusions auxquelles ils aboutiraient ne nous engagent en rien», avait déclaré le président du conseil révolutionnaire du MNLA, Abdel Kerim ag Matafa, dans un entretien publié par l'agence indépendante mauritanienne en ligne Al Akhbar. «Toute négociation avec Bamako doit se baser sur le principe de l'autodétermination de notre peuple et se dérouler en terrain neutre, au Burkina Faso, en Mauritanie ou en Suisse, par exemple, avec la participation directe des Nations unies», a-t-il ajouté. Dans un entretien diffusé il y a quelques jours par le quotidien El Khabar, le secrétaire général du MNLA avait affirmé que cet appel au cessez-le-feu ne concernait pas son mouvement. Des rebelles touareg se réclamant du MNLA, appuyés par d'autres Touareg, ont lancé depuis le 17 janvier une vaste offensive dans le nord du Mali, la plus importante depuis 2009. Plusieurs villes du Nord-Mali ont été attaquées, provoquant l'exode de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi dans des pays voisins : au moins 10 000 au Niger, 9000 en Mauritanie et 3000 au Burkina Faso, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).