Le Festival international Abalessa-Tin Hinan des arts de l'Ahaggar (Fiataa), qui se déroule à Tamanrasset du 14 au 19 du mois en cours, se veut une manifestation d'envergure et une tradition inéluctable à perpétuer pour la mise en valeur du patrimoine culturel matériel et immatériel de notre Sahara. Le programme du festival, qui en est à sa troisième édition, montre encore une fois la détermination et la volonté des autorités à élargir cet événement à d'autres localités du pays pour qu'il ne soit plus l'apanage d'une élite culturelle limitant l'esprit de créativité et de création. Il s'agit, selon les animateurs des journées d'études organisées à la maison de la culture placées sous le thème : le patrimoine saharien et les médias, de savoir choisir la façon et la méthodologie d'examiner et de fabriquer les images mentales ainsi que les origines de ces modes de pensée, les conditions de leur fabrication et les raisons de leur persistance, tout en écartant les stéréotypes et les clichés que la France coloniale a toujours essayé de donner pour se voiler la face sur les richesses patrimoniales dont jouit le Sud algérien en général et Tamanrasset en particulier. Le capital expérience acquis lors des deux dernières éditions a, par conséquent, permis de conférer à ce festival une lancée remarquable, et il y va également de la pérennité du patrimoine architectural que renferme la capitale de l'Ahaggar et qui est présentement menacé par l'agression du parpaing et les constructions prosaïques. Saisissant la balle au bond, le premier magistrat de la wilaya, Saïd Meziane, a invité l'architecte des monuments historiques auprès du ministère de la Culture, Yasmine Terki, ayant fait une exposition sur les différentes architectures de terre et d'argile existantes en Algérie, à faire de la ville de Tin Hinan une œuvre lyrique qui lui redonnera sa véritable vocation touristique en investissant dans l'embellissement et l'ornementation. Il a également appelé les plasticiens ayant participé aux ateliers des différents arts et passions animés au niveau du campement dressé à l'occasion au niveau du stade communal de Tamanrasset à prendre part à ce dessein qui entre dans le cadre de la promotion du tourisme saharien. Pour commencer, il a rappelé que la wilaya a mis à la disposition de toutes les communes des machines de production de briques en béton de terre stabilisée pour mettre un terme aux laideur et hideur des images, imposées par les bâtisses réalisées en parpaing, sans respecter aucune norme architecturale. La présence des dessinateurs et des artistes de talent dans cette édition, à l'instar du plasticien Arezki Larbi, qui est chargé de la coordination et de l'animation des différents ateliers du campement, est donc une aubaine pour élaborer un projet d'embellissement meilleur à Tamanrasset, qui reste malgré tout la vitrine irréprochable du tourisme saharien en Algérie. Revenant aux activités de cette édition, des ateliers de danse et de musique africaine, d'astronomie, de bandes dessinées et de photographie, sont programmés et auxquels sont conviés des jeunes et moins jeunes pour s'offrir un voyage indélébile à travers les mœurs, les traditions et les innombrables cultures de notre pays et celles des autres pays d'Afrique.