Les tempêtes de neige et le froid qui ont sévi sur la région de Tiaret à l'instar de pas mal de régions du pays ont fait sortir les populations des villages et douars isolés de leur légendaire sagesse de par l'absence remarquée du gaz butane et les coupures fréquentes d'électricité voire carrément du gaz de ville dans certaines zones à l'exemple des cités situées sur les hauteurs comme Lombard et El Graba. La situation de monopole exercée de fait par Naftal, société commerciale privilégiée par Sonatrach au détriment des centres enfûteurs privés, n'arrange plus les choses. Celui privé de Tiaret et appartenant au groupe GBS a été contraint de cesser ses activités et a mis au chômage des dizaines de travailleurs au niveau de Guertoufa. Ce producteur, qui a consenti à investir dans ce créneau, dit «ne pas comprendre l'attitude de Sonatrach qui nous prive de quotas habituels et même de Naftal qui a fait de la propriété de la bouteille un prétexte pour réviser ses contrats». Il y a une alternative à ce prétexte: «Qu'on nous laisse travailler avec nos propres bouteilles». S'ils consentent à lever ces blocages, je suis prêt à ramener 100.000 bouteilles. Autrefois, fait savoir cet investisseur qui songe carrément à investir à l'étranger, «nos équipes parcouraient les moindres hameaux pour servir le gaz butane aux populations isolées, là où les camions de Naftal ne pénétraient pas». Evoquer un problème de distribution c'est se voiler la face et fuir ses responsabilités vis-à-vis de cette privatisation, quelque part torpillée. Beaucoup de localités subissent ainsi les contrecoups d'une politique monopoliste à l'exemple des communes de Tidda, Sebt, Meghila au nord ainsi que Sidi Bakhti, Mechraa-Sfa à l'ouest et même au-delà jusqu'aux confins de la wilaya à Takhmaret. La quête de la précieuse bouteille reste une aventure pour certains qui se l'ont procuré jusqu'à 1000 dinars au summum de la crise.