L'artère principale de la ville de Tamanrasset était, hier encore, fermée à la circulation, suite à l'attentat kamikaze perpétré avant-hier contre le groupement de la gendarmerie de Tahaggart. Les éléments de cette institution continuent à comptabiliser les dégâts occasionnés au bâtiment, qui a été à moitié détruit par l'explosion. Seuls le poste de police, le parking et le pavillon du commandement sont épargnés. Ce qui montre l'importance de l'explosion ayant secoué, outre la cité de Tahaggart, plusieurs quartiers mitoyens – Sersouf, El Wiam et Tafsit. Situé à une centaine de mètres du lieu de l'attentat, plusieurs taudis ont été soufflés par la détonation. «Une partie de ma maison, à plus de 200 mètres de Tahaggart, s'est écroulée. Fort heureusement personne n'était à l'intérieur. La porte de la cuisine et les fenêtres du salon sont entièrement défoncées. L'explosion a été importante», raconte Ahmed, la trentaine. «Au moment de l'explosion, j'étais sur la route de Sersouf, à destination du marché du centre-ville. Toutes les vitres de la façade de l'école primaire de ce quartier, située à plus 300 mètres du lieu du sinistre, ont volé en éclats. Les fenêtres des administrations attenantes ont été également brisées. Les dommages sont importants», relate Mohamed, visiblement inquiet pour son collègue de travail qui habite non loin du groupement ciblé. Mohamed a réussi à lui parler au téléphone. «Je suis heureux qu'il aille bien. Il m'a assuré qu'hormis les dommages causés au pare-brise de son véhicule et aux portes le sa maison, sa famille va bien. Contrairement à ses voisins qui ont failli être ensevelis sous les décombres suite à l'écroulement de leur maison construite en argile. Ils ont dû passer la nuit à la belle étoile», a-t-il ajouté. Le même scénario a été vécu à la nouvelle cité de Tafsit, à 700 mètres du lieu de l'attentat, où l'on a relevé plusieurs fissures sur les murs des bâtisses et quelques vitres cassées. Cependant, ce sont les habitants de Tahaggart, un pâté de bâtisses construites en argile et en parpaing, qui enregistrent le plus de dégâts. Certains d'entre eux, les sans-revenus en particulier, attendent le soutien de l'Etat pour rétablir ce qui a été démoli : «Au départ, on a pensé à un tremblement de terre de forte magnitude eu égard aux dégâts occasionnés, d'autant que les bâtisses sont fragiles», disent-ils. La peur et l'inquiétude restent visibles sur tous les visages. Un autre dégât de l'attentat dans ces contrées habituées au paisible rythme du désert.