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Le ministère de l'Intérieur rejette toutes les «accusations» Inscription des militaires sur le fichier électoral et insuffisance des moyens de la CNSEL
Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales rejette en bloc les accusations portées par la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) sur la manipulation du fichier électoral à travers l'inscription collective de militaires sur des listes électorales. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, se dit étonné par «ces accusations» : «Cette question devient récurrente à la veille de chaque scrutin. Avant, on s'interrogeait sur le vote des corps constitués dans les casernes. Cela a été supprimé pour permettre à cette catégorie d'électeurs de voter le jour du scrutin. Conformément à la loi, les éléments de l'ANP ont été inscrits, dans le cadre des recours administratifs et judiciaires.» L'invité de la Chaîne III récuse également l'argument selon lequel l'administration a inscrit ces militaires au-delà des délais réglementaires fixés au 21 février 2012. Il a invité, à cet effet, les membres de la commission et les partis politiques à bien lire l'article 22 de la loi organique no12-01 du 12 janvier 2012, relative au régime électoral. L'article 22 ouvre des délais supplémentaires pour rattraper tout ce qui n'a pu être fait pendant la période de révision et permet l'inscription de ceux qui ont été omis sur la liste électorale. «Si vous faites une réclamation qui est rejetée et que vous faites un recours judiciaire, la loi est là pour vous permettre d'exercer ce droit», précise-t-il. Selon lui, ces opérations sont menées au niveau de commissions présidées par les magistrats, qui ne prendront jamais le risque et la responsabilité d'inscrire des gens avant de les radier préalablement des listes de leur commune d'origine. Sur ce point, le représentant du ministère promet la remise des listes électorales à tous les partis et aux candidats indépendants. «Les membres de la Commission pourront vérifier de visu où sont les anomalies qu'ils dénoncent. Nous pouvons citer nom par nom les gens qui composent le corps électoral. Aux accusateurs de nous dire ceux qui ont été indûment inscrits», déclare-t-il. L'autre accusation portée par la CNSEL concerne directement l'administration. La Commission, qui a décidé de geler ses activités pendant trois jours renouvelables en raison de l'absence de moyens matériels et logistiques, accuse l'administration d'entrave et de blocage à son bon fonctionnement. Pour M. Talbi, il ne s'agit pas là d'une accusation, mais d'un malentendu et d'équivoque autour de cette question. «Cette commission ne pouvait être installée sans la mise en place préalable de moyens matériels. Tout a été mis en place pour permettre à cette commission d'agir et d'accomplir ses missions. La loi interdit, toutefois, la perception d'indemnité et nous nous interrogeons si les revendications des membres de la commission ne sont pas liées à cette question», s'est-il interrogé, regrettant que les membres de la commission parlent d'ores et déjà de moyens alors que les enjeux de cette élection sont plus importants. Par ailleurs, pour ce qui est des modalités d'organisation du scrutin, M. Talbi a indiqué qu'il appartient aux partis politiques organisés au sein de la CNSEL de délibérer sur les meilleurs moyens de confectionner les bulletins de vote. «Le plus important c'est que l'électeur ne se perde pas dans le bureau de vote», a-t-il dit, indiquant qu'il est prévu de mettre sur le bulletin de vote la photographie du candidat tête de liste. Le représentant du ministère a également fait observer que les candidates doivent figurer dans les listes électorales parmi les membres titulaires et non suppléants, autrement, souligne-t-il, elles n'auront pas de siège lors de la répartition.