Sonatrach et OHL ont convenu de faire appel à un expert indépendant afin d'arbitrer le différend opposant les deux entreprises au sujet d'une partie dite «non traitée» par les contrats de réalisation du Centre des conventions d'Oran (CCO). Il s'agit de confronter la nature des travaux au montant réclamé par OHL, qui est de 95 millions d'euros. Cependant, si un accord à l'amiable venait à être trouvé par les deux parties, l'option d'un recours à l'expertise indépendante, dont le choix relèverait des compétences des deux parties, serait abandonnée. Actuellement, les discussions se poursuivent pour trouver un terrain d'entente. Le cas échéant, on ferait appel à une expertise externe qui sera choisie d'un commun accord. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès de Miguel A. Garcia Gonzalo, directeur de OHL Algérie. Le différend porte, rappelons-le, sur le coût des travaux supplémentaires demandés par la partie algérienne au groupe espagnol, chargé en 2008 de réaliser le CCO destiné à abriter les travaux de la conférence du GNL16. Sonatrach a donné son accord pour le règlement d'une partie du surcoût, évaluée à 105 millions d'euros. Le règlement de la seconde partie, dont le montant a été fixé par OHL à 95 millions d'euros, est tributaire du verdict de l'expert indépendant qui sera engagé si nécessaire. «Des accords pour le règlement de 105 millions d'euros ont été signés par OHL. Nous attendons le retour de ces mêmes contrats qui nous ont été soumis par Sonatrach. Il n'y a donc pas de litige à ce propos. Pour les 95 millions d'euros restants, ils sont en train d'être négociés par OHL et Sonatrach», nous a expliqué M. Gonzalo, rencontré hier dans son bureau d'Alger. Hier, le groupe de construction ibérique a annoncé, depuis Madrid, qu'il était en train de trouver un accord avec Sonatrach pour éviter de recourir à une expertise indépendante afin de chiffrer le coût des travaux du CCO. En termes simples, les deux parties veulent s'assurer que le montant réclamé par OHL correspond à la nature et/ou à la valeur des travaux supplémentaires. Faut-il rappeler que OHL avait remporté le contrat de réalisation du CCO pour un montant de 400 millions d'euros et un délai de 24 mois. OHL a tenu à préciser, par le biais de son patron à Madrid, que son groupe et Sonatrach «se dirigent vers un règlement définitif de leur litige autour des travaux supplémentaires effectués au CCO conformément aux dispositions contractuelles». La réception définitive du CCO est prévue pour mai 2012, alors qu'OHL s'affaire à «parachever les travaux d'entretien et de formation en vue d'une meilleure gestion du centre», apprend-on également auprès du directeur de OHL Algérie. Selon lui, les retards et les rajouts financiers concernant la réalisation de la deuxième rocade sud d'Alger ainsi que d'une ligne ferroviaire, dont le contrat avait été conclu en 2007 avec l'Anesrif, étaient motivés par la consistance des deux projets, mais aussi par la nécessité, pour le second projet, de réviser les paramètres de design et le changement du tracé initial. Il s'agit, en d'autres termes, d'une requête qui consiste «à lever les contraintes auxquelles était confronté le projet», a précisé M. Gonzalo.