Une douzaine d'abattages clandestins active encore dans les nombreuses communes de la capitale, a affirmé dernièrement le directeur de la concurrence et des prix. Bien d'autres abattages échappent à tout contrôle. La difficulté réside, comme l'atteste Mohamed Lamari, dans le fait que des opérations d'abattage se déroulent soit durant la nuit ou même dans les domiciles. « Nous avons pu toutefois démanteler quelques-uns à Chéraga notamment, et ce, au cours du mois de Ramadhan », dira le DCP. Le phénomène de la prolifération de ce type d'abattoirs qui a pris de l'ampleur ces dernières années semble se développer davantage dans les communes périphériques de la wilaya et se fait de plus en plus localiser dans des exploitations agricoles, où la DCP en a déjà recensé une dizaine. Qu'est-ce qui empêcherait dans ce cas ces services, habilités pour ce genre de missions, à freiner l'expansion de fléau, véritable menace pour la santé publique ? Pour M. Lamari, les interventions des contrôleurs de la DCP ne sont envisageables en pareilles circonstances qu'avec le soutien actif des services de sécurité. L'infraction se doit aussi d'être relevée dans les conditions du flagrant délit. Le responsable mettra aussi l'accent sur le manque d'effectif qui handicape davantage le bon déroulement des opérations. Surtout avec la multiplication, durant les années précédentes, des cas de commercialisation de viande foraine et asine, d'où le besoin urgent de renforcer les équipes déjà sur pied pour éviter une éventuelle catastrophe sanitaire. La filière de distribution de la viande provenant de ces abattages serait aussi mise sous « étroite » surveillance. Des contrôles ciblés sont ainsi effectués « en matinée ». Ces derniers ont donné lieu à une importante saisie : 30 t de viande blanche ont été extraites au marché. S'exprimant sur la grève de sept jours des vétérinaires, il soutiendra que ce débrayage n'a pas affecté l'approvisionnement en viandes du marché car, dit-il, « les opérateurs avaient pris la veille du débrayage toutes les dispositions nécessaires pour éviter une rupture de stocks ». « Pour ce faire, explique le DCP, une quantité considérable de cheptel a été abattu durant la journée du 3 février. » Concernant la quantité de viande ayant échappé au contrôle durant ce mouvement de grève et qui représente un potentiel risque pour la santé du citoyen, il déclare ne pas détenir les « statistiques ». Un lot de 500 kg de viande non contrôlés a été saisi par les services de la DCP. Il rassure néanmoins que « les comités de veille installés à cet effet avaient, heureusement, fonctionné ». Pour parer à une éventuelle infiltration du virus de la grippe aviaire, le DCP parle de « systématisation » des contrôles ciblant les éleveurs et marchands de volailles. « La DCP travaille en collaboration avec les vétérinaires de la direction des services agricoles de la wilaya qui coordonne un comité de veille, et nous mettons nos capacités de contrôle pour surveiller le marché de la volaille. » Une cellule de surveillance est présente en permanence sur le terrain, inspectant de près les zones humides d'Alger, en l'occurrence le lac de Réghaïa et de Zéralda, deux sites susceptibles d'accueillir des oiseaux migrateurs porteurs du virus. « Je crois que nous n'avons aucun cas pour l'instant », conclut-il.