Les produits laitiers sont dans le collimateur de la direction du commerce qui a déjà entamé des opérations de contrôle ayant ciblé, dans une première étape, plusieurs commerces de la ville. La prolifération de marques de fromage vendu en portions dans des boites rondes, dont le nombre a doublé durant moins de 5 ans, pour atteindre environ 60, laisse présager une concurrence féroce. Ce sont justement des prix anormalement bas, situés entre 50 et 60 DA pour une boite de 16 portions, qui ont mis la puce à l'oreille des agents de contrôle. En effectuant des prélèvements chez des grossistes du quartier les Castors, ils se sont retrouvés avec un échantillonnage couvrant 26 marques différentes. Les premières analyses ont montré que 11catégories présentaient des déficits de poids (tromperie sur la quantité), 8 autres faisaient apparaître une fabrication à base d'amidon au lieu du cheddar réglementaire inscrit dans la composition (tromperie sur la qualité) et 4 autres marques cumulaient les deux infractions. Seuls trois fabricants, sur les 26 pris comme échantillon, respectaient les règles de fabrication et de commercialisation en vigueur. Ceci en attendant des analyses plus approfondies. S'étant exprimé jeudi, lors d'un point de presse, le directeur du commerce qui a ordonné une enquête spécifique devant remonter toute la chaîne de production, soupçonne déjà des activités illicites, des fausses adresses et autres défauts de conformité aux règles commerciales et industrielles, comme le nom, le respect de l'étiquetage (date de péremption, composition du produit, adresse du siège, etc.), le travail au noir et l'exploitation à outrance des employés, notamment les ouvrières, nombreuses à être recrutées pour des salaires défiant tout entendement dans le domaine des droits du travail. C'est la seule façon d'expliquer des prix plus bas que le prix de revient du produit quand il est fabriqué dans les normes. « A la recherche du gain facile, les producteurs frauduleux travaillent souvent à la commande et ne fabriquent que ce qu'ils sont sûrs d'écouler, pour ne pas se retrouver avec des stocks encombrants et faciles à repérer », atteste le même responsable du secteur du commerce pour montrer la difficulté qu'il y a à repérer ce genre d'activités illicites. Recherche du gain facile « Ce n'est pas de la délation si les fabricants honnêtes ou les simples citoyens dénoncent ce type de contrevenants, car il en va de l'éradication de la concurrence déloyale pour les uns et de l'hygiène à la consommation pour les autres », conseille-t-il dans le but de faciliter la tâche aux agents du contrôle. Le lait en poudre n'échappe également pas à la fraude, avec la découverte de produits non conformes chez 6 marques, sur une douzaine disponibles sur le marché local. Particulièrement sensible, le lait en poudre est strictement interdit à la vente en vrac chez les détaillants, une pratique apparue récemment. Les autres produits dérivés, comme le yaourt (prochaine étape), font également l'objet d'une attention particulière à l'approche de l'été, une saison où l'interruption de la chaîne de froid et les mauvaises conditions de stockage peuvent entraîner des avaries pouvant entraîner des répercussions sur la santé des consommateurs. A l'approche de l'été, la pâtisserie est également prise en compte, dans une campagne entamée il y a plus d'un mois. Une équipe effectue des contrôles une fois par semaine et interdit aux revendeurs d'exposer de vraies tartes sur les vitrines, en leur proposant des simulations que peuvent très bien réaliser les étudiants des beaux-arts. La DCP fait également face aux produits de la contrebande (à détruire) venant du Maroc, comme l'atteste des quantités de boites de sardines saisies. La contrebande frontalière concerne aussi les arachides et les olives fraîches qui, le comble, transitent par Sig, l'une des régions réputées être productrices de cette denrée.