D'anciens responsables militaires et de sécurité israéliens critiquaient vertement, hier, la gestion de l'assaut de Toulouse par la police française, qui a échoué à capturer le suspect vivant, malgré le temps et la latitude considérables dont elle a disposé. «Qui attend 30 heures quand il n'y a pas d'otages ? Toute l'opération ressemble à une démonstration de stupidité», assène Alik Ron, ancien chef de l'unité d'intervention de la police israélienne et des forces spéciales des parachutistes, cité par le quotidien Maariv. «Je présume que l'ordre était de le capturer vivant, mais il y a une limite. On ne le laisse pas pendant 32 heures en lui donnant un téléphone pour parler au monde entier et le transformer en chahid (martyr en arabe, ndlr) et en héros», vitupère-t-il. Le Raid, l'unité d'élite de la police, n'a pas su utiliser les moyens de «ruse et de dissimulation» et a ainsi permis à Mohamed Merah de garder l'initiative, affirme dans une analyse publiée par le Yediot Aharonot un ancien officier des forces spéciales, Lior Lotan, qui dirige un centre de recherche sur le terrorisme. «L'objectif n'était pas compliqué : un appartement, un fugitif isolé, pas d'explosifs, pas d'otage, dans une zone qui n'est pas un territoire ennemi ou un champ de bataille, mais qui permet aux forces de sécurité de se déployer à leur guise», énumère-t-il, sous le titre «Echec opérationnel». «Ou bien il y a eu un problème dans la planification de l'opération, ou ils ont dû passer à l'action avant d'avoir terminé tous leurs préparatifs», conclut Lior Lotan, dans le plus vendu des quotidiens israéliens. Un ancien officier des commandos, Uri Bar-Lev, considère que «ce n'est pas comme cela que se comporte une unité professionnelle pour combattre le terrorisme», dans le Maariv.