Résultat de dix ans de choix hasardeux et de laxisme, Alger est la seule capitale en Afrique du Nord à ne pas disposer d'un aéroport digne de ce nom, vitrine de toute l'Algérie. La mise en concession de l'aéroport d'Alger a tourné à l'échec. Les rares offres proposées ont été déclarées non conformes. C'est un véritable retour à la case départ. Puisque le gouvernement a décidé, après ce revers, d'abandonner cette formule de privatisation de la gestion et de recourir aux moyens nationaux pour achever la nouvelle aérogare. La réalisation du projet tourne donc à l'arlésienne. Après plus de dix ans de travaux, on n'en est pas encore aux finitions. Une honte. On a créé une société de gestion pour la dissoudre après. C'est le tour ensuite à la mise en concession. Pour se retrouver avec aucun prétendant à l'achèvement d'un projet qui n'a rien de gigantesque. Ainsi, la réforme du secteur, à travers notamment cette mise en concession, démarre mal. Résultat de dix ans de choix hasardeux et de laxisme, Alger est la seule capitale en Afrique du Nord à ne pas disposer d'un aéroport digne de ce nom, vitrine de toute l'Algérie. Au demeurant, le retard accumulé dans le secteur des transports, artères de l'économie, exige des efforts colossaux. Il constitue l'une des contraintes à l'afflux d'investisseurs étrangers. Ce n'est pas avec l'organisation et la gestion actuelles qu'on réalisera de sérieux progrès. En attendant que ça bouge dans le sens de l'amélioration des services, le citoyen, lui, vit quotidiennement les effets de l'anarchie dans le secteur. Une situation qui finit par devenir intolérable. Les responsables du secteur veulent cependant s'attaquer à ces maux. Mais il est vain de s'attendre à des résultats rapides en l'absence d'un véritable outil de réalisation, d'une synchronie des actions entre les différentes institutions et d'une réelle promotion de l'initiative privée, surtout nationale. Autre difficulté de gestion de la branche, les négociations en cours avec l'OMC n'arrangent pas le climat social. Car elles abordent le degré d'ouverture des services, en particulier ceux du secteur des transports. Une question sensible qui suscite d'emblée des résistances syndicales. Le chef de l'Etat, qui voulait effacer rapidement cette honte constituée par les lenteurs dans la réalisation du projet d'aérogare, essuie une nouvelle déception. Mais ce n'est pas avec des états d'âme qu'on gère un pays. C'est plutôt avec le sens de l'efficacité et une vision claire des perspectives. En se mettant à dos les acteurs dynamiques du champ économique et social, il risque d'obtenir l'effet inverse, c'est-à-dire une exacerbation des difficultés quotidiennes des citoyens. K. R.