Véritable vivier de potentialités agro-pastorales, la commune sortira à coup sûr de son hibernation pour peu que des projets structurants viennent s'y implanter. S'étendant sur une superficie de 118 km2 de vastes terres agricoles fertiles, Derrahi Bouselah, commune située à l'extrême sud-ouest du chef-lieu de wilaya, Mila, qui abrite 10 300 âmes, tente de s'arrimer à la locomotive du développement local, claironné un peu partout sur le territoire de la wilaya. Un challenge ardu que projettent de remporter les élus communaux. Quand bien même la commune ne dispose ni de richesses notables, ni de grandes infrastructures dignes de ce nom, encore moins d'un tissu industriel, aussi homéopathique soit-il. Le chef-lieu de commune se limite quasiment à quelques commerces et des équipements publics sans envergure qui se comptent sur les doigts d'une seule main, installés le long de cette avenue et, en appendice, un lotissement non viabilisé et des îlots d'habitations épars. A sa cause défendant, le P/APC, Ahmed Abdelali, estime, pourtant, que des progrès non négligeables ont été réalisés dans plusieurs domaines sous le règne de l'actuel conseil communal. «Au début de notre mandat, nous avons trouvé les onze écoles primaires dans un état de délabrement avancé, nous les avons aménagées et restaurées; à présent, ces établissements sont devenus un modèle à l'échelle de la wilaya. Au chapitre sanitaire, nous avons pu doter la polyclinique d'une radio et d'un laboratoire et les 4 salles de soins de mechta El Kaf, El Kharba, Zemra et mechta Aïn Beïda sont équipées (médicalement) et relookées», explique-t-il. La plantation de 90 ha d'oliviers, l'ouverture de 15 km de piste, la remise en l'état de l'éclairage public au niveau des 17 mechtas, le revêtement de l'ensemble des routes desservant ces dernières et l'octroi de 650 aides à l'habitat rural sont autant d'opérations dénotant une avancée perceptible. Le poids étouffant de l'enclavement Le visiteur est d'emblée accroché par la quiétude des lieux et une agréable bouffée d'air de campagne, en cette matinée printanière. Point de nuisances sonores, ni d'entassements d'ordures dégageant des odeurs nauséabondes. Les seules perceptions audibles sont diluées par le doux gazouillement des oiseaux voltigeant frénétiquement, le bruissement des eaux de Oued Bouselah qui cerne la localité au nord et à l'ouest et les braiments intermittents de bêtes de somme provenant des champs avoisinants. Sur les terrasses de cafétérias ayant pignon, les gens discutaient à voie basse, d'autres se prélassaient au soleil. Une bonne demi-douzaine de jeunes sollicités ne partagent pas le point de vue de leurs élus. Ils pensent que Derrahi Bouselah n'a pas eu sa part de développement. L'absence de moyens de distraction et de détente, la platitude culturelle et l'inexistence d'installations sportives sont édifiantes à ce sujet. Nos interlocuteurs affirment aussi que la population pâtit de l'isolement, pourtant Derrahi Bouselah est à peine à une cinquantaine de kilomètres de Mila. Tirant chacun sur une cigarette blonde, Karim et Samir, deux diplômés universitaires vont jusqu'à regretter d'avoir été à l'université. «Quel est l'intérêt de faire des études supérieures si on est condamné à être chômeur ?» s'offusquent-ils. L'édile concède effectivement qu'il y a des insuffisances. Et de citer le cas de l'exiguïté du bureau de poste, mais surtout de la rareté des poches foncières susceptibles d'accueillir des projets. Véritable vivier de potentialités agro-pastorales, la localité sortira à coup sûr de son hibernation pour peu que des projets structurants viennent s'y implanter.