Le blocage des titres de propriété des terrains entrave le lancement de nombreux projets d'investissement. Relancer les investissements pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures, tel est le thème d'une rencontre organisée jeudi dernier par la chambre du Commerce et d'industrie de la wilaya de Boumerdès en collaboration avec les autorités locales. L'objectif consiste à dresser un état des lieux général de la situation des investissements dans la wilaya et proposer des solutions permettrant aux opérateurs économiques de réaliser leurs projets. Les participants à cette rencontre sont revenus longuement sur les contraintes qui entravent les opérateurs économiques et les richesses que recèle la wilaya dans le domaine. Ils ont évoqué également les problèmes prévalant au niveau des zones d'activité et les mesures de facilitation offertes par l'Etat pour booster le développement. Des communications fort intéressantes ont, à cet effet, été présentées par les directeurs de la PME, de l'agence foncière, de l'Andi et du représentant de l'agence nationale de promotion du commerce extérieur. Les intervenants ont, chacun de son côté, rappelé l'importance de ce rendez-vous pour amorcer la dynamique de développement au niveau local. Le wali a annoncé dans cette optique avoir pris la décision de régulariser la situation de tous les investisseurs ayant réalisé leurs projets. «Nous avons décidé de délivrer les actes de propriété des terrains à tous ceux qui ont achevé ou atteint 60% ou plus de leurs investissements. Car on s'est rendu compte que de nombreux projets sont en stand-by en raison de la non-délivrance de ce document administratif», a-t-il indiqué avant d'inviter les concernés à s'adresser à l'agence foncière pour entamer les procédures de régularisation afin de bénéficier des avantages facilitation accordées par les pouvoirs publics. Ces mesures toucheront également les promoteurs immobiliers ayant réalisé ou atteint un taux de 30% ou plus du projet, a-t-il encore précisé. En sus de cela, le chef de l'exécutif a souligné que des facilitations vont être accordées aux investisseurs réticents et ceux qui n'ont pas pu tenir leurs engagements vis-à-vis de l'Etat. Intervenant dans ce sens, le directeur de l'agence foncière a rappelé que pas moins de 81 opérateurs ayant obtenu des assiettes de terrain dans les 16 agences d'activité et de dépôt (ZAD), gérées par son agence, n'ont pas pu satisfaire les clauses contenues dans les cahiers des charges. Créées durant les années 1980, les ZAD en question ont permis, selon lui, la création de 462 lots de terrain dont la superficie totale s'élève à 112 ha. 357 lots ont été affectés pour 187 investisseurs, alors que 105 lots sont inexploités à ce jour. Sur les 187 projets agréés, 71 sont achevés, 35 en cours tandis que 81 ne sont pas encore lancés, a-t-il encore noté. Le même responsable explique ce retard et «la défaillance de certains opérateurs» par l'absence d'études technico-économiques sérieuses de leurs projets. «Certains ne connaissent pas les besoins réels du marché. Et ils contestaient la cession conditionnelle du terrain et demandent des titres de propriété pour bénéficier de l'aide et des avantages fiscaux accordés par l'Etat », a-t-il remarqué. Une telle situation s'est traduite, selon lui, par une lenteur dans le lancement des projets et l'exploitation des terrains mis à leur disposition. Pour lui, le foncier économique ne constitue pas une contrainte pour la promotion des investisseurs. Bien au contraire, le problème se pose en matière de gestion rationnelle de ces ressources. Un avis qui n'est pas partagé par certains participants à ladite rencontre et qui se disent durement pénalisés par l'indisponibilité du terrain pour l'installation ou l'extension de leurs entreprises. À ces réclamations, le directeur de l'IGF estime l'offre foncière globale disponible dans la wilaya à 344 ha, dont 150 ha dégagés dans le cadre de l'extension des ZAD. 174 ha prévus dans la zone industrielle de Larbaâtache et 20 ha dans la ZAD de Zemmouri. Cela sans compter les poches disponibles actuellement au niveau des anciennes ZAD comme celles de Naciria, Issers, etc. D'autres seront créées dans les localités de Hammadi, Boudouaou, Benchoud, Béni Amrane, Boudouaou-El-Bahri, Légata. Les porteurs de projets désirant investir dans la wilaya sont attendus par les services concernés pour effectuer les démarches nécessaires et en bénéficier.