Abritée au complexe culturel Laâdi Flici (Alger), les Journées théâtrales de la ville d'Alger ont été bouclées mercredi dernier. Cette dernière journée, la troisième de cette rencontre, a été marquée par trois interventions suivies de débats.Dans sa communication « Théâtre et citoyenneté : le cas des pays arabes », l'universitaire et journaliste Ahmed Cheniki estime qu'on ne peut parler du 4e art dans ce pays sans aborder les formes de représentation théâtrales européennes. Le théâtre arabe, rappelle-t-il, est né au Liban. Il se traduit par des formes « syncrétiques autochtones et européennes ». En Egypte, il s'agit de reproductions « du modèle français ». Dans les années soixante, plusieurs parmi les dramaturges arabes se sont interrogés sur le rôle du théâtre dans leur pays. Des pays où « la parole est mise sous le boisseau ». Et la censure, l'autocensure et la répression sévissent. Ainsi, « beaucoup de pièces ont été interdites ». Comme des dramaturges « ont connu la prison ». De son côté, l'universitaire et essayiste Makhlouf Boukrouh, qui était aussi directeur du Théâtre national algérien (TNA), est intervenu sur « l'espace théâtral dans la cité ». Il a tenté d'expliquer comment l'espace théâtral influe sur la « construction sociale ». pour l'intervenant, « on peut pratiquer le théâtre en n'importe quel endroit. Mais nous devons aménager des espaces en conséquence. Des espaces qui doivent être en rapport avec ces aspirations à la liberté et à la démocratie ». Cela dit, « il faut sauvegarder et continuer à exploiter les espaces édifiés durant l'ère coloniale, même s'ils ne sont pas en harmonie avec notre espace social. Sachant que la gestion sociale de notre espace d'aujourd'hui est inquiétante ».Universitaire est essayiste, Mohamed Lakhdar Maougal a présenté une communication sur « Le théâtre de Mouloud Mammeri, de la revendication identitaire à la revendication citoyenne ». Mammeri a été trois pièces, à savoir Le banquet ou la mort absurde des Aztèques, Le foen et La cité du soleil. Ces pièces soulèvent des questions, selon l'intervenant, « d'actualité brûlante marquée par les conflits de civilisation sur fond de problèmes de confrontation entre identitarismes et les projets citoyens ». Des confrontations qui ont pris des dimensions « ethnocidaires » et « génocidaires », à l'image de la disparition de la civilisation des Aztèques (Mexique), provoquée par les Espagnols.