La bataille des législatives s'annonce rude du côté de la deuxième wilaya en habitants et en électeurs. Pour le scrutin du 10 mai prochain pas moins de 38 partis sur les 45 agréés officiellement entrent en lice. Aucune liste indépendante n'a été par contre déposée. On ne connaît pas les raisons de ce forfait. La première lecture des listes fait ressortir que seules deux femmes sont têtes de liste. Il s'agit de Fatma Benchaïb du parti de la jeunesse démocratique (PJD), et de Naïma Farhi du parti de la liberté et de la justice (PLJ). Cette dernière a, faut il le rappeler, brigué son premier mandat sous l'égide de l'Infitah. L'ex-député du FNA puis du RND, Lyamine Bellami, est tête de file du mouvement de la jeunesse et de la démocratie (MJD). Saâd Arous et Abdelkrim Safsaf et Louar Naâmane, respectivement du (front national algérien (FNA), mouvement Infitah et HMS sont les seuls ex-députés à reconduire les listes de leur formation respective. Le journaliste Ayache Senouci, est, quant à lui, à la tête du front de la bonne gouvernance (FBG). Les présidents de l'ESS et du MCEE, à savoir Abdelhakim Serrar et Hammou Bouden, représentent El Moustakbel, et El Jil Jadid (J.J). Il faut par ailleurs souligner que l'universitaire Belkacem Sahli et le journaliste écrivain Abdelaziz Gharmoul, respectivement numéro un de l'alliance nationale républicaine et du Mouvement des nationalistes libres (MNL) se présentent à Sétif qui connaîtra, vraisemblablement, un émiettement des voix. La multiplication des partis présentant des candidats n'ayant le plus souvent aucune culture politique ou partisane sera l'une des principales causes de la dispersion des électeurs qui auront les pires difficultés à départager les 836 dont 266 femmes. Il faut signaler que bon nombre d'autres facteurs vont caractériser les prochaines élections qui n'intéressent que les concernés et leurs proches. Notons que de nombreux ex militants du RND, tels que Fatima Benchaïb qui a milité des années durant au sein de la formation d'Ahmed Ouyahia, changent de casquette. La dissidence des uns et la colère des autres seront ressenties par les partis de l'ex-majorité qui est montrée du doigt par la population, qui attend le bilan des députés sortants. Ces derniers quittent la scène sans même prendre la peine de rendre publiques leurs activités durant le mandat précédent. N'ayant pas bénéficié d'un grand nombre de têtes liste, la partie nord de la wilaya gronde. Un grand taux d'abstention n'est pas à écarter dans cette partie de la wilaya où le FFS qui est représenté par Seddik Kessouri, est bien ancré. L'on apprend par ailleurs que pas moins de 14 têtes de listes sont issues d'El Eulma et de ses environs. Avec un tel chiffre, la lutte sera âpre du côté de l'ex-Saint-Arnaud où l'on dénombre 87169 électeurs représentants 9, 90% d'un corps électoral de 880 280 personnes. Il convient de souligner qu'en plus de Sétif (199 783 électeurs), des cités comme Aïn Arnat (33 833 inscrits), Aïn Oulmène (39 296 électeurs), Bazer Sakhra (15 517 inscrits), Aïn Azel (28 362), Bougaâ (182 19) Ouled Saber (164 88) Guellal (11 737) et Kasr El Abtal (13 927), pour ne citer que ces espaces, sont des viviers d'électeurs à apprivoiser d'autant plus que de nombreux citoyens interrogés ne sont pas convaincus par ce nouveau personnel politique. «Hormis une ou deux personnalités, le reste du contingent ne dispose pas de moyens pour représenter une aussi grande wilaya comme Sétif, qui a besoin de poids lourds ne courant pas derrière les 30 millions, l'immunité ou le trafic d'influence pour bénéficier de projets ou d'autres avantages. Il ne faut pas se voiler la face la nouvelle vague ne cherche que le prestige et à régler ses problèmes personnels. «Sétif qui dispose pourtant d'une élite, mérite mieux», tels sont les propos d'un ex-fonctionnaire de la wilaya, résumant le sentiment général d'une population pas du tout branchée sur le 10 mai.