Ils sont plus de cent enseignants exerçant par contrat qui sortent de leur silence, aujourd'hui, pour crier leur indignation quant à leur situation confuse : sans salaires depuis plusieurs mois, primes non perçues, résultats suspects du concours, régularisation administrative incertaine... « Nous n'exagérons pas en disant que nous travaillons sans lendemains ; vous savez que nous n'avons pas encore touché nos traitements de 2004 et de 2005 ? Comment voulez-vous que nous soyons efficaces et sereins sans paye ? » Et ce n'est pas fini, si l'on se fiait à nos interlocuteurs : « Nous sommes un groupe de professeurs contractuels et vacataires qui avons passé un concours pour prétendre au recrutement définitif. Le hic, c'est que nous avons remarqué, après l'affichage des listes, qu'il y a eu des dépassements et des falsifications sur certains documents de composition des candidats ». Doléances transmises avec une liste de signataires au directeur de l'Education. Selon les documents en notre possession, sur cinquante postes retenus, quarante-six sont occupés par des femmes et seuls quatre sont pourvus par les hommes. « Nous nous posons des questions, surtout que plus de 60% des candidats reçus sont de Tlemcen ville, alors que les reçus des autres communes ne dépassent pas les 40%. Mais, ce qui fait mal, c'est que la majorité des postes sans enseignants se trouvent dans les régions déshéritées. Ce qui fait que les enseignants retenus auront à faire de grandes distances pour occuper leurs postes, alors que ceux qui sont sur place ont été écartés d'une manière subtile », ajoutent les protestataires qui se disent déterminés à aller loin pour recouvrer leurs droits.