Leurs baraques ont été emportées par un glissement de terrain. Six familles du bidonville La Carrière, dans la commune de Douéra, sont sans abri depuis les dernières intempéries. Ils vivent chez des voisins ou logés provisoirement dans ce qui leur reste de baraques qui menacent de s'effondrer. Selon des habitants rencontrés sur place, ces baraques ont été sérieusement endommagées par un glissement de terrain qui s'est produit suite aux fortes pluies. «Des familles entières se sont retrouvées dehors, alors que d'autres continuent d'y vivre», raconte un résidant. Selon lui, les services de la Protection civile se sont déplacés sur les lieux et ont fait le constat de la situation. «Fort heureusement, il n'y a pas eu de victimes», mais plutôt des ‘‘sinistrés'', explique-t-il. Des sinistrés qui sont depuis cette date abandonnés par les autorités. «Les responsables de la commune nous ont signifié clairement qu'ils ne pouvaient rien faire. Ils n'ont rien entrepris pour venir en aide aux familles touchées ou tenter d'aménager les allées et faire dévier le cours d'eau traversant la cité afin de sécuriser les lieux», s'indigne un autre habitant. D'ailleurs, certains qui n'ont pas où aller ont reconstruit leur taudis et ont placé des bâches sur le toit pour éviter l'infiltration des eaux pluviales, «en attendant des jours meilleurs», se désolent-ils. Hormis les sinistrés, plus de 200 autres foyers sont à la merci des aléas de la nature. «Le terrain est accidenté et fragile, la menace est permanente», affirme notre interlocuteur. «Toutes les baraques nécessitent des travaux de consolidation pour éviter des glissements qui pourraient se produire à tout moment», explique-t-il. Aussi, force est de relever que les risques qu'encourent les résidants de ce bidonville, situé à un jet de pierre de l'hôpital de Douéra, sont de différentes natures. L'insalubrité des lieux est telle que les habitants de l'entourage risquent d'attraper des maladies moyenâgeuses. Et pour cause, la collecte des ordures fait sérieusement défaut. A cela, il faut ajouter le déversement anarchique des eaux usées. En fait, cette cité, comme bien d'autres au niveau de la capitale, est dépourvue des moindres commodités. Ni eau ni électricité ne sont disponibles. «Nous avons effectué des raccordements anarchiques chez les voisins. Nous payons des factures allant de 3000 à 5000 DA». «C'est exagéré, mais nous sommes résignés à accepter, nous n'avons qu'à les remercier pour leur générosité», expliquent-ils. Idem pour l'eau potable, tous les foyers ont opéré des piratages, suite au refus de leur raccordement d'une manière légale. «Pourtant, certains résidants sont ici depuis 1993», dira un jeune habitant. Il est à préciser que cette cité est composée de près de 220 baraques. Face à leurs conditions de vie «insupportables», ils demandent l'engagement de projets en mesure d'assurer leur sécurité, au moins contre le risque de glissement de terrain et de maladies infectieuses, une revendication qu'ils estiment acceptable, d'autant plus qu'il s'agit de la sécurité des «femmes et des enfants».