Un des oléoducs qui traversent (du Sud vers le Nord) tout le territoire de la wilaya de Biskra vient une nouvelle fois de faire parler de lui. En effet, il a défrayé la chronique du paisible lieudit Selga, une dépression de terres agricoles située au sud-ouest de la daïra d'El Outaya, où les victimes de la pollution, en l'occurrence les fellahs de la région, ont rapporté que le pétrole brut a coulé à flots du pipeline détérioré, et ce pendant plusieurs jours. Dernièrement, les membres d'une équipe spécialisée venue d'une wilaya du nord du pays (le secteur des hydrocarbures de Biskra, bien que ses pipes et autres oléoducs sillonnent la région sur une distance cumulée de 850 km, ne possède, semble-t-il, nullement sa propre équipe d'intervention, et qu'en cas de rupture ou de fuite, il faut attendre que les secours viennent d'ailleurs) ont entamé les premières étapes de l'intervention technique sur le site, pour venir à bout de la fuite de pétrole brut. Pour empêcher que l'or noir ne continue à polluer l'environnement agricole du site en se dispersant dans la nature, une sorte de bourbier géant a d'abord été réalisé, ensuite on a procédé au dégorgement du pipe et au pompage du brut ; enfin le colmatage des trous s'est effectué au moyen de rustines. Il faut noter que ce n'est pas la première fois qu'un pareil incident arrive dans la région d'El Outaya ; l'avant-dernière fuite en date a pollué, il y a 3 ans, les puits des fellahs de Sebaâ Mgatâh. Il faut préciser, par ailleurs, que les oléoducs posés il y a plus de 45 ans par des sociétés françaises ensuite par Sonatrach ont largement dépassé leur durée de vie et que, d'autre part, il semblerait que le calendrier des expertises décennales de ces ouvrages n'est pas toujours respecté.