C'est au cours de la réunion prévue pour la fin de cette semaine que le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) décidera de la poursuite ou non de la grève initiée mardi. Une nouvelle donne vient de «chambouler» les prévisions du Cnapest : le ministère de l'Education nationale a remis hier, aux représentants du Cnapest un rapport détaillé de la commission gouvernementale travaillant sur le dossier du statut particulier des travailleurs du secteur. Il s'agit de la mouture réalisée après 29 réunions de négociation. Ce rapport porte sur les modalités de promotion des enseignants à des postes supérieurs à travers des grades. Il s'agit aussi, selon le même document, d'intégrer des enseignants issus de formations hors spécialité dans le même statut et leur permettre de bénéficier des possibilités de promotion et d'évolution de carrière avec les avantages liés au poste, ce qui était quasiment impossible selon le texte régissant actuellement la corporation depuis 2008. «Ce rapport a pris, en partie, les propositions des syndicats, mais reste en deçà des attentes des enseignants. La nouvelle classification proposée par la tutelle ne répond pas à leurs aspirations», estime Messaoud Boudiba, secrétaire national chargé de la communication au Cnapest. Le Cnapest estime que les enseignants devraient pouvoir accéder à des promotions «horizontales» selon le système d'échelons, sans que cette promotion soit tributaire des postes de responsabilité disponibles. «L'évaluation de ce rapport se fera par le conseil national, qui est la seule entité habilitée à donner l'avis du syndicat sur cette mouture», précise M. Boudiba. Même si le Cnapest a rendu publiques ses propositions concernant le statut particulier des enseignants, tout comme les autres syndicats autonomes, «la lecture finale restera celle du conseil national», insiste notre interlocuteur, qui explique que le bureau national du syndicat convoquera le conseil national dès la signature du rapport par la tutelle, prévue pour aujourd'hui. Dans un communiqué rendu public hier, le Cnapest a dénoncé «les pressions du ministère pesant sur le syndicat pour geler la grève». Le débrayage entamé mardi est maintenu, affirme le syndicat dans le même communiqué, qui détaille les taux de suivi selon les régions. Selon le document, le taux de suivi de la grève se situe entre 70 et 100% dans toutes les wilayas, «excepté Alger ou l'on enregistré 60%, Oran 40% et Tipaza 45%», précise la même source.