L'Algérie obtient avec brio un siège au Conseil de paix et de sécurité de l'UA    Bentaleb met en avant les efforts de l'Algérie dans la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage    Ghaza: le bilan s'alourdit à 51.000 martyrs et 116.343 blessés    Journée d'étude sur la a complémentarité institutionnelle au service du processus législatif    Tirer les leçons de la crise de 1929 et celle de 2008    «Une feuille de route inspirante, qui incite au travail et ravive l'esprit national économique»    La corruption est partout dans le royaume    «La population est martyrisée depuis 18 mois, la violence traque les habitants jusque dans leur sommeil»    Des demi-finales et une affiche    L'Algérien Ahmed Kendouci victime d'une fracture tibia-péroné    «L'Algérie n'est pas en retard par rapport au déploiement mondial de cette technologie»    L'OPGI relance les retardataires à Relizane    Participation de 12 œuvres cinématographiques    Le Quai d'Orsay et le lobby pro-israélien, principaux soutiens de Boualem Sansal    L'exposition "le patrimoine algérien à travers un regard belge", un hommage à Edouard Verschaffelt    Chaib reçoit une délégation du Groupe d'amitié parlementaire Mauritanie-Algérie    Futsal/ préparation : l'équipe nationale achève son stage à Fouka    Le ministre de la Justice s'entretient avec le président de l'Université arabe Naif des sciences sécuritaires    Sadi insiste, depuis Khenchela, sur la nécessité d'impulser le sport scolaire et universitaire    Douze agents exerçant auprès de l'Ambassade et des Consulats de France en Algérie déclarés persona non grata    Attaf s'entretient à Addis-Abeba avec son homologue burundais    Rencontre du président de la République avec les opérateurs économiques : les associations d'exportateurs très satisfaites des décisions annoncées    Forum scientifique sur la migration : M. Merad rencontre le président de l'Université arabe Naif des sciences sécuritaires    Illizi : aide financière de la Sonatrach à des associations et clubs sportifs locaux    Installation de l'équipe technique chargée d'élaborer la nouvelle nomenclature de la formation professionnelle    Pluies orageuses sur des wilayas de l'Est jusqu'à lundi    Réunion du comité de pilotage du projet de coopération entre le ministère de la Jeunesse et le PNUD    Biskra: coup d'envoi du Festival culturel international de la poésie arabe classique    Démantèlement d'un réseau de trafic de drogue impliquant le Maroc    Vers l'installation d'un comité technique restreint, chargé de déterminer la répartition des quotas    Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    La JSK perd deux précieux points sur son terrain    Ballalou dévoile les sites culturels et naturels proposés pour inscription    Projection en avant-première du film d'animation "Touyour Essalam", à Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    La Coquette se refait une beauté    Un rempart nommé ANP    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    Création «prochaine» de délégations de wilayas de la société civile    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le prince des poètes
Abdelkader El Khaldi (Cheikh du ch'ir melhoun)
Publié dans El Watan le 21 - 02 - 2006

Bakhta a été la chanson au style copieux, dense et pur jus wahrani ayant décliné une autre facette, plus « roots » (racines), de Khaled. Mais cette bluette du gharbi (forme de chant bédouin oranais) galvanisée et modernisée n'est pas l'œuvre du raïman, Khaled.
Nenni ! Bakhta est la muse et... la musique de celui qui a été affublé par ses pairs du titre souverain au sang bleu de prince des poètes. Abdelkader El Khaldi (1896-1964). A ne pas confondre avec un autre Abdelkader Khaldi qui est son homonyme mélomane et anachronique de Mostaganem (né en 1957, un El Khaldi junior)). Cependant, la poésie, les textes et le répertoire de Abdelkader El Khaldi ont été déjà interprétés par ses enfants spirituels du wahrani. Ils s'appellent Blaoui Houari avec Kirani naâchak fik et Had zine l'kitou, Ahmed Wahby avec Ya twil ragba, Wahd el gh'zal et Zendha yechali ou encore Ahmed Saber avec la pathétique et émouvant Jar aliya el ham. Bref, un immense « provider » de textes ayant forgé d'airain le nom et le renom des Blaoui, Wahby et bien sûr, par voie de conséquence celui de Khaled. Abdelkader. Abdelkader El Khaldi est né le 20 avril 1896 à Sidi Ben Moussa, commune de Froha, à 10 km de la ville de Mascara. Il est issu d'une famille noble de fellah de la tribu des Ouled Sidi Bekheda. Dans sa prime enfance, sa famille s'installe à Mascara. Il apprendra le Coran à l'école théologique du vieux quartier de Sidi Bousekrine. Après avoir décroché brillamment le certificat d'études primaire et fréquenté le lycée de Mascara, Abdelkader El Khaldi se verra animer d'une passion dévorante pour la poésie populaire de son humus natal. Le ch'ir el melhoun (poésie chantée) et du bedoui (chant bédouin) des chioukh de sa région comme Mokadem Meziane, Abdelkader Bencherif, Tahar Benmoulay Benchérif, Si Benyekhlef ou encore Ahmed Benkablia. Et ce, en baigant dans cette atmosphère lyrique de troubadour du terroir de Mascara lors des fêtes et autres joutes rhapsodiques. Abdelkader Khaldi, épris éperdûment du ch'ir el melhoun, se fera des dents... de jeune loup en s'essayant à la poésie de grands maîtres, à l'instar de Mostefa Ben Brahim, Lakhdar Ben Khlouf, Mohamed Benguitoune ou Benguenoun et à la kouitra (violon traditionnel). Sa marotte de menestrel le mènera au Maroc, à Fez, pour parfaire ses connaissances et amender cet art poétique n'ayant rien de mineur. Son retour sera prodigue en productions personnelles de guendouz (élève) s'étant affranchi du droit d'aînesse du cheikh (maître) ayant un droit de regard sur ses créations et autres bafouilles de prose.
Bakhta, muse et musique
Ainsi, Abdelkader El Khaldi, sous l'emprise de l'amour fou battant la chamade pour Bakhta de Tiaret, sa dulcinée. Une muse, l'inspirant, qu'il taquinera en lui consignant tout un diwan (recueil), si l'on avait compilé ses déclamations et déclarations amoureuses « bakhtaiennes ». Plus de 60 poèmes dédiés à Bakhta. C'est dire de l'amour sans borne qu'il portait à la belle Bakhta. Mais nul n'est prophète en son pays. Abdelkader El Khaldi, à l'issue d'un esclandre l'ayant chagriné et peiné, quittera Mascara en disant cet aphorisme local et historique à marquer d'une pierre blanche : « La pluie de Mascara ne tombera plus jamais sur moi ! ». Il élira domicile chez son neveu à El Harrach, à Alger, durant une année. En 1946, Abdelkader Khaldi s'établira difinitivement à Oran, jusqu'à sa mort. Il habitera succèssivement dans les quartiers de Gambetta, Cholet ou encore Médina Djedida. Il faut rappeler qu'en 1938, ce trouvère de Mascara avait enregistré des chansons avec un de ses pairs cheikh Madani chez le label Pathé Marconi. Dans les années 1940 et 1950, il se produira dans les radios d'Alger et Oran. Il a été même sacré et consacré durant plus de six mois sur les ondes de la radio d'Oran par une dame fondue du ch'ir el melhoun, Mme Dauphin, qui l'adoubera du titre de Prince des poètes. Sa présence à Oran aura beaucoup impulsé le genre gharbi-asri (wahrani plus communément). Les Ahmed Saber, son élève préféré, Blaoui Houari, Ahmed Wahby et Benzerga l'ont tout de suite compris. Abdelkader Khaldi aura célébré immanquablement l'amour, la bravoure, Mascara, l'exil, l'aventure, le mysticisme... Il a même été politiquement incorrect avec le coloniasme français dans un poème où il dit : « Nos leaders politiques ont fui leurs responsabilités/ d'autres sont plongés dans un sommeil profond... ». Cela lui a valu une garde à vue de 48 heures, car, pour les autorités françaises, c'était une incitation au soulèvement ou à la rebellion. L'auteur de Rani daâik lachraâ ya ghatabi, Z'hour Blida, Jar alia el ham, Touil ragba, Hya aouel chiîri, Ya ghadi el gazoul s'éteindra une certaine journée du 16 janvier 1964. Abdelkader Khaldi aura vécu à l'image du couplet de Aâyatni hadi trig : « Cette route m'a éreinté, ô douleur de mon coeur/ interminable et lancinante... ». Le legs de Abdelkader Khaldi est toujours aussi prisé et repris comme la version wahrani de Ouafit ezzine interprétée par le crooner Houari Benchenet dans son dernier album. La légende continue !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.