Le pape Benoît XVI a défendu la position des musulmans qui se sentent offensés par les caricatures, mais a condamné ce qu'il a appelé « l'intolérance et la violence » car « incompatibles avec les principes sacrés de la religion ». « Pour promouvoir la paix et la compréhension entre les peuples et les hommes, il est nécessaire et urgent que les religions et les symboles religieux soient respectés et que les croyants ne fassent pas l'objet de provocation qui blesse leur conception et leurs sentiments religieux. » C'est le message que le souverain pontife a adressé aux musulmans, lors de l'audience qu'il a eu avec le nouvel ambassadeur du Maroc au Vatican, Ali Achour. Il faut dire que l'assassinat d'un prêtre au Nigeria, après celui en Turquie, et la mort d'une quarantaine de chrétiens lors des émeutes qui ont éclaté au Nigeria, pour protester contre la publication des caricatures offensant la figure du Prophète Mohamed, a fortement secoué les milieux ecclésiastiques en Italie, dont certaines voix officieuses n'hésitent pas à parler de « chasse aux chrétiens ». Le pape a donc choisi de sortir de son silence pour reconnaître le sentiment d'outrage qu'éprouvent les musulmans qui manifestent, mais sa condamnation de la violence se veut ferme. « Nous ne pouvons que déplorer les agissements de ceux qui profitent de manière délibérée de l'offense causée au sentiment religieux pour fomenter des actes violents, surtout que cela se produit à des fins étrangères à la religion », a souligné, hier, Benoît XVI. Par ailleurs, en recevant les responsables de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel, le chef de l'Eglise catholique a expliqué que les activités de cette association contribuent « au dialogue interreligieux ». Devant les archevêques de plusieurs pays du Sahel (Soudan, Sénégal, Guinée Bissau, Mauritanie..), le pape a exhorté les Européens à respecter la dignité des immigrés qui, selon lui, « ne doivent pas être considérée une marchandise ou une simple force de travail ». Joseph Ratzinger a également interpellé les pays de la Méditerranée afin qu'ils « collaborent entre eux pour améliorer les conditions de vie de ces personnes dans leur pays d'origine ».