Des dizaines de locaux et des centaines de logements de fonction sont illégalement squattés par d'indus occupants, pendant que des hectares du foncier sont dilapidés par des personnes jouissant de complicités. Si l'assainissement de la situation juridico-administrative du siège du centre de la protection maternelle et infantile (PMI) de la rue Sainte-Monique a mis fin aux appétits voraces par sa restitution officielle au secteur de la santé, il n'en est pas de même pour d'autres biens publics où la confusion persiste et où sévit un groupe local des recycleurs des biens immobiliers. Des dizaines de locaux et des centaines de logements de fonction sont illégalement squattés par d'indus occupants, d'autres sont en situation conflictuelles où une véritable bataille par instances interposées est engagée par les différentes parties concernées. Cette situation concerne également des hectares du foncier dilapidés par des personnes qui jouissent de complicités. Il existe, cependant, des cas de vice de forme et de procédures compliquées à bon escient par des «innovations» procédurales et des mesures peu convaincantes. Les compressés de l'ex-Souk El Fellah, actionnaires depuis la fermeture officielle des locaux (instruction du wali n°3601 du 02/12/1995), montent depuis peu au créneau pour demander le droit à l'exploitation des stands à des fins commerciales, sinon une autre solution qui tiendrait compte de leur situation sociale qu'ils qualifient de précaire dans une correspondance adressée au wali, dont une copie a été remise à EL Watan. La colère a augmenté d'un cran quand les 252 compressés ont eu vent du transfert de ce bien au profit de la direction de la jeunesse et des sports alors qu'ils sont détenteurs d'une décision de justice prouvant leurs droits certains sur ces stands. Est-ce la faute à l'administration, à la justice ou aux compressés? Un brouillamini qui trouvera solution dans l'étude minutieuse du dossier fourni par les contestataires. L'entreprise de distribution des matériaux de construction (EDIMCO) est un autre espace convoité à demi-mot par les nouveaux nababs. Sa situation est moins grave sauf que pour les onze actionnaires qui essayent, bon an, mal an, de rentabiliser les locaux, les moyens ne permettent aucune activité commerciale. Des propositions favorables à la transformation de cet espace en point de vente au profit des unités de production du ciment implantées à Tébessa et Annaba, seraient à même de protéger leurs familles d'une disette certaine et de prémunir les locaux de la cupidité de la mafia de l'immobilier. L'entreprise de menuiserie générale (EMEWISA) est, par contre, une entité étatique par excellence, récupérée récemment par la force de la loi et proposée comme siège principal pour une entreprise publique installée depuis peu à Souk Ahras. S'agissant des logements de fonction et autres d'astreinte occupés illégalement, tous secteurs confondus, les responsables, chacun à son niveau, se complaisent à se renvoyer la balle et à gérer le temps. Cinq ans, à tout casser, et rebelote. Des commissions désignées à cet effet mettraient fin aux dépassements dans un sens comme dans l'autre.