Il l'accuse d'être «un traître» et ses partisans «de militants taiwans». «Comme chacun d'entre nous, sur la base de nos profondes convictions, nous avons constaté la déviance politique et la trahison qui se sont tramées à partir d'un agenda, étranger au parti, judicieusement dicté à celui qui se projette pour la présidentielle de 2014», dénonce Boudjemaâ Haïchour, en évoquant la confection des listes électorales par Belkhadem. Seulement, l'ex-député de Constantine ne précise pas qui est derrière cette partie étrangère qui a dicté son agenda au leader du FLN. Mieux encore, pour l'ancien ministre de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information, Belkhadem, qu'il nomme «l'ex-SG» du parti, applique à la lettre les consignes qui lui ont été dictées et dont quelques membres du bureau politique ont été les cosignataires des listes de la «honte» et la «trahison» décriées par l'ensemble des wilayas du pays. «Le sentiment de dégradation organique, l'intronisation des «militants taiwans», y compris de certains éléments au passé douteux et de connivence avec le terrorisme, un système de corruption à travers la pratique de la «chkara», ont déprécié le FLN aux yeux des citoyens», assène M. Haïchour. Poursuivant ses critiques à l'endroit de Belkhadem en estimant qu'il n'a pas de «charisme» et qu'il est en déphasage avec les mutations systémiques du monde qui nous entoure. Ce qui amène Haïchour à dire que Belkhadem ne peut être l'alternative ni dans la conduite du FLN ni d'ambitionner à être demain le président des Algériens. «Belkhadem reproduit une logique utopique. Il est l'obstacle à toute évolution refusant les règles les plus élémentaires de débattre des problèmes du parti par des subterfuges de fuite en avant. Son discours n'accroche plus», enchaîne-t-il. L'ex-ministre se plaint de l'étendue «jamais égalée» de la crise de confiance au FLN. «Belkhadem et son BP ont démoli toute chance de renouveau et de rajeunissement du parti», déplore-t-il. Ce dernier a, selon lui, «mis dans ses listes des septuagénaires ou des jeunes sans ancrage associatif et militant, dont la crédibilité n'est pas reconnue par la société». Ce faisant, Boudjemaâ Haïchour qualifie Belkhadem de «prototype même du «derwichisme politique» sans aucun rapport avec la modernité, cultivant un opportunisme fossoyeur et irrationnel». Le chef de file des frondeurs ajoute que «la seule obsession de Belkhadem est de devenir président de la République». «Pour lui, les législatives ne sont qu'une formalité d'appareil», poursuit-il, insistant sur le caractère national de cette fronde. «La contestation est d'abord nationale, sans attache avec des visions régionalistes comme ce fut le cas dans le passé», estime-t-il. Les frondeurs sont persuadés que Belkhadem a perverti les valeurs de Novembre, celle du FLN : «Par-delà le moment, le temps nous révélera les desseins dans ses élucubrations politiques. Il est dans l'avenir d'une illusion dont il sera comptable devant l'histoire.» Plus loin, M. Haïchour explique les raisons ayant poussé son clan à reporter au 19 mai la session extraordinaire du comité central pour débattre de la destitution de Belkhadem. «C'est, entre autres, le souci de ne pas gêner la campagne et d'aller voter pour lutter contre l'absentéisme.»