Dans des protestations qu'ils ont élevé, ce samedi, à l'intention des responsables du secteur, les habitants d'El Kheither, à 110 km au nord d'El Bayadh, déplorent que la couverture médicale qu'ils sont en droit d'espérer se réduise, pour leur commune, à la répartition d'infrastructures légères, constituées de salles de soins qui restent fermées en permanence. En l'absence d'un personnel qualifié et des équipements, ces structures restent désespérément vides et ne sont d'aucun secours aux multiples sollicitations des personnes malades, obligés de s'adresser au centre de santé de Bougtob, à 11 Km de là. Les 5 956 âmes qui se répartissent entre les villages de Sidi Khlifa, El Ksar, Bordj El May, Mosbah et le chef-lieu de commune, selon les propos que nous avons recueillis, restent livrées à elles même en matière de protection sanitaire. Les tournées occasionnelles effectuées par les médecins du secteur d'El Bayadh, en raison des tranches horaires imparties, ne sont pas susceptibles de permettre à un plus grand nombre de citoyens d'accéder à ces consultations, ni ne prennent en compte les cas graves qui peuvent surgir à l'improviste. Et lorsque une telle éventualité apparaît, souvent à des heures indues, les personnes en attente d'une prise en charge médicale, ne devront qu'à leur bonne étoile de se retrouver entre de bonnes mains. C'est notamment le cas des femmes enceintes qui n'ont d'autres choix que de se soumettre aux procédés d'accouchements traditionnels, avec toutes les fâcheuses conséquences qu'ils peuvent engendrer. Malgré la réception, depuis quelques temps déjà, d'une construction, flambant neuve, destinée à recevoir la maternité et atténuer ainsi la dépendance des habitants de la commune, néanmoins, si ses équipement ne posent, a priori, selon les responsables en charge de ce secteur, aucun problème, l'affectation d'un personnel qualifié ne peut être envisagé dans l'immédiat, en l'absence de poste budgétaires supplémentaires et le déficit d'encadrement que le secteur sanitaire d'El Bayadh traîne. Implantée pourtant sur l'importante voie de communication, qu'est la RN6, les déboires des habitants de la localité d'El Kheither ne peuvent être de ce fait, mis sur le compte de l'enclavement, mais s'inscrivent plutôt dans une mauvaise répartition et une évaluation prévisionnelle mal à propos des moyens du secteur de la santé. Sinon, comment expliquer qu'une commune de cette envergure ne puisse assurer la présence permanente d'un médecin généraliste et d'un dentiste, et d'entrevoir l'ouverture d'une officine pharmaceutique pour permettre aux habitants d'accéder facilement aux médicaments. Le nombre en constante progression des accidents de la circulation routière qui affectent le tronçon traversant le territoire de cette commune, devrait également inciter à la réflexion sur les actions à entreprendre pour la mise en place des moyens appropriés de prise en charge des détresses qu'une telle proximité suppose.