Un atelier de travail a été mis en place et est chargé d'élaborer deux autres projets de loi sur le sondage d'opinion et la publicité. Le marché de la publicité en Algérie souffre de l'absence d'encadrement juridique et réglementaire, a avoué hier Nacer Mehal, ministre de la Communication. «Cette situation est à l'origine de l'anarchie ambiante. Il est temps d'y mettre fin», a-t-il indiqué, à l'ouverture des travaux des 6es Journées euromaghrébines de la communication publicitaire qui se tiennent pendant deux jours à l'hôtel Sofitel (Alger).Selon lui, de nombreux dépassements sont enregistrés. «Il est temps de songer, non seulement à un encadrement juridique de l'activité publicitaire, mais également à des règles d'éthique et de déontologie», a souligné M. Mehal, indiquant que tous les professionnels doivent, à ce titre, assumer leurs responsabilités. Outre la préparation d'un projet de loi sur l'audiovisuel, le ministre a estimé que son département a mis en place un atelier de travail chargé d'élaborer deux autres projets de loi sur le sondage d'opinion et la publicité. Le projet de loi sur la publicité sera «élaboré avec la participation des professionnels du secteur», a assuré le ministre. Une synergie qui, à ses yeux, devrait «produire une loi consensuelle». Il n'a pas exclu le recours à une expertise étrangère. A propos du contenu de la future loi, le ministre s'est dit disposé à collaborer avec les professionnels dans «un esprit d'ouverture et de professionnalisme». L'objectif final étant de permettre une professionnalisation de la corporation dans un climat de «concurrence saine, de transparence et d'efficacité». Ces projets de loi seront soumis au prochain Parlement qui sera issu des législatives de mai prochain. Aucune échéance n'a été avancée. M. Mehal a invité les professionnels à se constituer en collectif. En ce sens ils doivent, a-t-il exigé, «sortir du stade des constats» et proposer des solutions à la situation «d'anarchie». Directeur de l'agence international de communication RH à l'origine de cette rencontre, Rachid Hessas a insisté sur «l'urgence» de mettre en place une «autorité de régulation» au même titre que la création d'une union pour regrouper les 3000 agences de publicité. Deux préalables qui, a-t-il souhaité, devraient contribuer à mettre fin à l'anarchie qui prévaut dans cette activité. De son côté, Reda Aït Aoudia, directeur général de MediAlgeria, a affirmé que le marché publicitaire s'est progressivement développé, en partie avec l'arrivée des sociétés multinationales. Ceci dit, la valeur monétaire du marché de la publicité était seulement de 128 millions d'euros en 2010, ce qui représente 0,07% du PIB, selon les chiffres fournis par ce publicitaire. Un apport faible, a-t-il commenté, puisque le secteur des hydrocarbures n'a pas vocation à communiquer. Selon M. Aït Aoudia, le marché enregistre actuellement une stagnation due aux effets de à la crise financière de 2008.Pour les trois prochaines années, la valeur monétaire du marché devrait osciller entre 120 et 150 millions d'euros, selon les prévisions de M. Aït Aoudia.