Aucune réponse favorable du ministère de l'Education nationale aux revendications des syndicalistes de l'Unpef (Union nationale des personnels de l'Education et de la formation), en grève de deux jours, mardi et hier. Un mouvement de grève partiellement suivi par les enseignants et autres corps du secteur de l'Education nationale, aussi bien dans les établissements que dans les wilayas, de façon générale. Le syndicat persiste à soutenir que l'action protestataire a été largement suivie par les travailleurs, avançant des taux allant jusqu'à plus de 80% (Alger 65%, Bouira 75%, Tizi Ouzou 88%, Tlemcen 80%, Sétif 75,18%, Guelma 75%, Constantine 70%, Boumerdès 65%, Blida 50%, Ouargla 80%...). De leur côté, les services du ministère de tutelle parlent d'un échec quasi total de l'action protestataire, donnant plusieurs wilayas comme nullement touchées par le mouvement, c'est-à-dire 0% de suivi. Près de 30 wilayas, selon le département de Boubekeur Benbouzid, dont Tizi Ouzou, Adrar, Laghouat, Oum El Bouaghi, Béjaïa, Biskra, Boumerdès, Skikda, Khenchela… Une guerre des chiffres pour justifier deux positions qui refusent de se rencontrer pour un minimum d'entente. D'un côté, le syndicat qui insiste sur la nécessité de reporter la signature d'un statut particulier jugé abusif et exigeant d'améliorer le classement des différentes catégories. D'un autre côté, un ministère intransigeant sur tous les points. Considérant que la grève de deux jours a été couronnée de succès, «grâce à la forte mobilisation des travailleurs de tous les corps», l'Unpef décide de passer à une autre étape. Celle-ci menaçant d'être dure et non sans conséquences fâcheuses sur les élèves, ceux particulièrement qui se préparent pour les examens de fin d'année, soit le BEM (Brevet d'enseignement moyen) et l'ex-6e (fin de cycle primaire). En effet, comme annoncé lors de sa conférence de presse, tenue dimanche dernier, l'Unpef appelle à une grève illimitée à partir de dimanche prochain, le 29 avril. Une grève d'une semaine reconductible, selon les termes du syndicat. D'ores et déjà, élèves et parents d'élèves expriment des inquiétudes. «Ce sont nous les candidats au BEM qui allons payer cher le prix de ces grèves. Ils disent que ce sera illimité à partir du 29 avril parce qu'ils ne sont pas satisfaits de leur classification et que le ministère refuse d'opérer un changement», rapporte une fille de quatrième année moyenne, dans un CEM à Alger-Centre. Les parents d'élèves aussi manifestent un grand mécontentement : «Y en a marre de toutes ces grèves. Ils ne pensent qu'à leurs intérêts…» Une colère somme toute légitime et compréhensible en raison notamment du retard des cours cumulés depuis l'année en cours et celles d'avant. Trop de grèves pour peu de résultats et un niveau d'instruction de plus en plus bas. K. M.