Drainant de plus en plus de monde, les marchés hebdomadaires de voitures qui se tiennent respectivement le vendredi et samedi, à El Milia et Jijel, sont devenus de grands lieux de business et d'affaires. Les revendeurs, communément appelés les «B'zanssia», ont la mainmise sur toutes les transactions opérées dans ces endroits, où rien ne s'achète ni se vend sans leur intervention. «Les véhicules qui entrent ou sortent passent sous leur œil vigilant. Certains, de bonne foi, travaillent pour gagner leur marge dans le respect du métier, mais d'autres font carrément dans la spéculation», soutient un habitué des lieux. Depuis que le marché des voitures a explosé à la faveur de l'importation massive des véhicules de tout genre, ce «métier» d'intermédiaire a pris de l'envergure. Beaucoup de voitures neuves, achetées auprès des concessionnaires, font désormais partie du décor. La lenteur dans la livraison des véhicules par les maisons mères, pousse certains clients à se rabattre sur des concessionnaires «bis». Autant dire qu'il n'est plus surprenant de trouver une voiture, qui a au compteur quelques kilomètres, coûter plus que son prix d'achat initial. «Des amis m'ont orienté vers ce marché, car au lieu d'attendre 6 mois pour prendre possession de ma voiture, il est plus intéressant d'acheter sur place en déboursant une somme de plus par rapport au prix du concessionnaire», explique un acheteur. La règle d'or est qu'aucun ne souffle le prix réel de l'achat d'un véhicule à revendre. L'acheteur potentiel est vite repéré et connu de tous. Les dessous du «métier» ne sont connus que par les intervenants dans ce circuit où les bonnes affaires se réalisent aisément par certains. Les prix restent, toutefois, très chers, avoue-t-on. L'entrée de la voiture dans les mœurs familiales algériennes a donné des ailes à un «métier» qui attire de plus en plus d'amateurs.