L'agrément des nouveaux partis politiques a-t-il été fait à la légère par le ministère de l'Intérieur ? C'est du moins ce que déplore Hocine Guermouche, qui affirme qu'il est le détenteur du sigle «MPA». «J'ai créé, en 1996, le Mouvement du peuple algérien (MPA), dont je suis l'initiateur, le fondateur et le président. Le ministère de l'Intérieur nous a agréé en 1997», raconte M. Guermouche, ancien officier de l'ALN et dans l'opposition depuis 1965. Son parti a été dissous en 1999, «suite à la non-tenue du congrès rendu obligatoire par le CNT», explique-t-il. Et c'est avec surprise qu'il apprend qu'un nouveau MPA, Mouvement populaire algérien celui-ci, a pris le relais de l'UDR de Amara Benyounès, et se présente aux élections législatives. «Nous avons nous-mêmes participé aux élections législatives de 1997, ainsi qu'aux élections locales suivantes. Les affiches et les couleurs ressemblent d'ailleurs beaucoup à celles de l'UDR», estime-t-il. A tel point que les militants du MPA s'y trompent. «Tous nos militants, à travers le territoire national, se retrouvent dans une cacophonie indescriptible quant à la réapparition du sigle MPA, avec un autre président, avec un autre programme et une autre orientation qui ne sont pas conformes aux nôtres», déplore M. Guermouche. «Il s'agit là d'une véritable entorse à la loi sur les partis politiques, qui stipule clairement qu'aucun ancien sigle de parti politique, qui a déjà exercé par le passé, ne pourra se reproduire sur le terrain, et ce, de quelque façon que ce soit et des raisons prodiguées», cite M. Guermouche. Ce dernier a ainsi saisi le ministère de l'Intérieur quant à cette anomalie, mais en vain pour l'heure. De même, la Cnisel a été informée, ainsi que le nouveau MPA, ex-UDR. Rafik Keniche, chef de cabinet de Amara Benyounès, affirme ne jamais avoir entendu parler de cette formation politique. «Le ministère de l'Intérieur connaît mieux que quiconque les lois. L'administration n'a pas attendu plus de sept ans avant de nous donner un agrément pour effectuer une telle faute», avance M. Keniche. «Si cette erreur s'avère véridique, l'entière responsabilité incombe au ministère concerné, qui n'a pas pris le temps de vérifier ses archives ou autres», explique-t-il. «Nous allons contacter M. Guermouche, dialoguer et en discuter sereinement», annonce-t-il. Toutefois, et selon M. Keniche, il est «hors de question de changer une nouvelle fois de sigle. Ce qui n'engage pour l'heure que moi. Nous avons déjà connu un bouleversement en termes de communication en passant de UDR à MPA», explique-t-il. Le ministère de l'Intérieur était injoignable dans la journée d'hier.