«Nous devons faire un front entre partis politiques pour surveiller le vote» Pour surveiller les prochaines élections, il faut au moins 60.000 personnes, affirme Amara Benyounès. L'Union pour la démocratie et la République change d'appellation. Désormais, il s'appellera Mouvement populaire Algérien (MPA). Cette annonce a été faite hier par le secrétaire général de l'ex-UDR, Amara Benyounès, à l'occasion de congrès constitutif tenu au siège de l'Ugta. Au premier rang, on pouvait voir des anciens ministres et responsables d'organisations. Il s'agit entre autres de Saïd Abadou, Abdelaziz Rehabi, Belayat, Hafsi, l'actuelle présidente de l'Unfa, Mihoub Mihoubi et le secrétaire général des Scouts Musulmans algériens. A travers la lecture de sa déclaration qui a duré plus d'une heure, Amara Benyounès a indiqué «ne pas avoir à régler des comptes avec personne», en créant sa propre formation politique qui «organise son deuxième congrès dont le premier a été tenu, il y'a 8 ans». L'ancien ministre des Travaux publics, sous la bannière du RCD, n'a pas manqué l'occasion de tirer sur presque tout le monde notamment le camp des démocrates et les signataires du contrat de Rome, ainsi que les socialistes, les islamistes et les intellectuels. Dans son allocution, le porte-parole du congrès du MPA a indiqué avoir mobilisé environ 1 243 congressistes, alors que la loi exige 400 et la participation des femmes, qui représente 34%, selon le locuteur qui expliquera que 48 wilayas du pays participent à ce congrès, alors que le ministère de l'Intérieur fixe le nombre à 16, auquel s'ajoute une délégation représentant la communauté algérienne établie à l'étranger. Amara Benyounès, dans son intervention, est revenu sur le Printemps arabe. Dans ses propos, il mettra l'accent sur les pays dont les peuples ont chassé leurs dirigeants. Sur ce point, il dit que «tous les présidents et rois des pays arabes sont des dictateurs, sans exception aucune». «Je suis le seul responsable politique à avoir refusé de rencontre El Gueddafi lors de sa dernière visite à Alger», dit-il. Abordant les grandes lignes du projet économique du l'UDR, nouveau MPA, le premier responsable a menacé les entreprises étrangère qui interviennent dans l'importation. «Je vais suspendre leurs activités», dans ce domaine tonne-il ajoutant que les portes sont grandes ouvertes en Algérie pour «les entreprises étrangères qui investissement» dans des secteurs générateurs d'emplois. Ces mêmes entreprises auront «le droit de détenir 100% du capital social de leur société». L'ancien cadre politique du RCD a indiqué par ailleurs que l'économie algérienne ne peut pas être bâtie par une politique socialiste. Le volet de l'islamisme politique a été également inclus dans le discours lu devant l'assistance. «On veut nous faire croire qu'il existe un islamisme modéré» à l'image du parti turc au pouvoir. «La Turquie n'est pas l'Algérie. L'armée turque veille sur la Constitution» qui garantit la laïcité. «Je ne pense pas que les islamistes algériens acceptent la laïcité», dit-il, sceptique, indiquant au passage que des responsables de partis intégristes ne respectent même pas l'hymne national. Le scrutin du printemps prochain a été également un des points traités par l'orateur. «Nous devons faire un front entre partis politiques pour surveiller le vote. Surveiller cette élection, il faut au moins 60.000 personnes. Si nous faisons un pacte avec une dizaine de partis, nous pouvons couvrir l'ensemble des bureaux de vote à l'échelle nationale», suggère-t-il en montrant sa disponibilité à rencontrer les partis intéressés par cette proposition.