Un arrêté interministériel a été signé en 2007 pour réglementer l'installation des ralentisseurs l Son application est renvoyée sine die. L'industrie des dos-d'âne reprend de plus belle. Sur le chemin de wilaya 111, reliant Rouiba à Aïn Taya, ouvert à la circulation, la direction des travaux publics (DTP) a installé plusieurs dos-d'âne. Les automobilistes s'interrogent sur les raisons d'un tel choix : «L'endroit est vide. Il n'y a ni école, ni groupe d'habitations, ni même des commerces. En plus, ce n'est pas à une administration (DTP) ou à des particuliers d'installer, de leur propre chef, des ralentisseurs sans autorisation des services de la wilaya. C'est devenu un véritable dada pour des services de la voirie des APC et de la DTP, qui ont trouvé là un moyen pour couvrir des dépenses injustifiables», constate un automobiliste d'Alger-Est, effaré de trouver sur ce nouvel axe routier d'à peine quelques kilomètres une multitude de dos-d'âne. Des ralentisseurs, de toutes dimensions et jamais signalés par des plaques, sont installés à tout-va : sur tous les tronçons routiers des villes, dans des cités d'habitation, et même sur des autoroutes. «La capitale enregistre beaucoup d'accidents de la circulation. Et ce n'est pas en installant des ralentisseurs, en fait des dos de chameau, qu'on pourra réduire ce nombre. Ces ralentisseurs ou ce qui en tient lieu, créent, au contraire, l'effet contraire. En plus du coût pour l'Etat, mais aussi pour les usagers, ces blocs de bitume provoquent des accidents parfois mortels», assurent des automobilistes. Des particuliers se mettent de la partie en installant des ralentisseurs juste devant leur habitation ou de leurs étals. «Des citoyens, bien inspirés, installent des ralentisseurs pour obliger les automobilistes à s'arrêter et acheter chez eux. D'autres les installent après un accident», constate un résidant de Chéraga. Le président de l'association Tarik Essalama ne s'explique pas ce nombre effarant de ralentisseurs, installés à des endroits insoupçonnables. «Des ralentisseurs sont installés, au mépris de toute logique, sur des autoroutes. C'est ‘‘haram'' (péché). Pourtant, la réglementation existe. Un arrêté interministériel a été signé par les ministères de l'Intérieur, des Travaux publics et des Transports et ils suffit d'y retourner et de bien l'appliquer», nous dira Mohamed Lazouni, président de Tarik Essalama.