La bourgade, qui existe depuis presque 40 ans et qui a vu sa population tripler, n'a bénéficié que de 50 logements sociaux. Les habitants du village agricole de Ben Haddou, qui se trouve à trois kilomètres du chef-lieu de la daïra de Ouzera (wilaya de Médéa), n'ont pas raté l'occasion, lors du vote des législatives du 10 mai 2012, pour exprimer leurs doléances de vive voix aux représentants de l'administration locale en déplacement pour la circonstance, à cette bourgade qui manque de tout. La salle de soins, pour une population de plus de 2500 habitants, ne fonctionne pas régulièrement durant les jours de la semaine et la journée de travail est souvent raccourcie à quatre heures de fonctionnement, a-t-on appris sur place. Si les coupures d'eau prolongées ne sont plus à l'ordre du jour depuis plus d'un mois, les habitants de Ben Haddou croient voir une relation manifeste entre cette amélioration en eau potable, dite conjoncturelle et les exigences liées à la campagne électorale. «Il a plu abondamment cette année et avec l'approche de la saison d'été, nous avons peur que les coupures d'eau reviennent comme cela a toujours été le cas, parfois même en hiver», appréhende un habitant de Ben Haddou. Le manque de moyens de transport, tôt le matin et aux heures tardives de l'après-midi compromet les déplacements au quotidien des populations qui travaillent ailleurs, souvent à plus de 50 km de chez eux. «Pour ceux qui travaillent à Blida ou qui partent sur Alger, ils ne trouvent aucun bus qui part de Ben Haddou à 5h30 le matin. Le même problème se pose au retour, les après-midi où selon la saison, vous ne trouverez aucun bus qui dessert notre localité à partir de 17h30 en hiver et à partir de 19h en été», déplore-t-on sur les lieux. Faut-il rappeler que cette bourgade, qui existe depuis presque 40 ans et qui a vu sa population tripler, n'a bénéficié que de 50 logements sociaux et qui d'ailleurs n'ont profité que dans une très faible proportion aux habitants mêmes de ce village lors de la distribution. «Nous avons attendu plus de 30 ans pour voir se concrétiser un projet de construction d'une cinquantaine de logements sociaux. La durée de ce projet a d'ailleurs battu tous les records, puisque les travaux n'avançaient qu'à pas de tortue et il a fallu attendre plusieurs années. Une fois à terme, plus des trois quarts des bénéficiaires ont été ramenés d'ailleurs», déplore-t-on en chœur. Ces villageois qui ont été ciblés par les militants de partis lors de la campagne électorale, espèrent toutefois une écoute et une proximité de ces personnes qui vont les représenter au prochain Parlement. «Nous avons eu plusieurs fois la visite de personnes qui prétendaient réaliser des sondages ou aussi étaient les représentants de tel ou tel parti politique. On espère quand même que ces prochains élus du peuple continueront à faire du porte-à-porte pour être au fait des problèmes des populations qui sont à l'origine de leur élection. Le vrai labeur et la très lourde responsabilité ne font que commencer pour eux», préviennent ces villageois qui vivent encore dans l'isolement et le stress social.