Trois millions de personnes en sont touchées en Algérie, et certaines d'entre elles sont la conséquence des maladies systémiques. Le diagnostic précoce permet d'éviter l'évolution de ces maladies vers des handicaps. Les maladies rhumatismales inflammatoires, premier motif de consultation en rhumatologie, touchent de plus en plus de personnes en Algérie. Le nombre des cas ne cesse d'augmenter, alertent les spécialistes qui insistent sur le diagnostic précoce afin d'assurer une meilleure prise en charge. La présidente de la Ligue algérienne anti-rhumatismales, le Pr Aïcha Ladjouze Rezig, a noté que d'énormes progrès ont été réalisés dans le domaine scientifique : la physiopathologie de nombreuses affections rhumatismales est mieux connue à l'occasion du 12e congrès algérien de rhumatologie organisé par la Ligue algérienne antirhumatismale à Alger depuis le 11 mai et ce, durant trois jours. La présidente du congrès, le Pr Sabira Abtroun Benmadi, a souligné à l'ouverture des travaux que l'Algérie, à l'instar des autres pays, a connu une transition épidémiologique avec une augmentation de l'espérance de vie et doit donc faire face à des pathologies du sujet âgé comme l'arthrose, l'ostéoporose. «L'élaboration par des experts internationaux de critères de classification, d'indices d'activité, de qualité de vie nous permettent d'adapter au mieux la thérapeutique à chaque patient», a-t-elle souligné en précisant que ce congrès permettra aux personnels de santé d'être au courant des dernières avancées en rhumatologie, aux patients d'être mieux informés sur leurs maladies et aux médias de relayer l'information aux autorités de tutelle afin de les sensibiliser sur les conséquences invalidantes des ces affections graves souvent méconnues et dégager des budgets pour mieux les traiter. Des conférences d'actualité, des exposés de formation médicale continue, des cas cliniques seront présentés lors de ces trois journées du congrès. Il sera donc question de plusieurs affections telles que la sclérodermie, l'ostéoporose chez l'homme, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, arthrose, actualités du Sapho, la vitamine D, alimentation et soleil, actualités sur la colchicine etc. Le débat portera également sur les traitements thérapeutiques de ces maladies. Des molécules innovantes à la biothérapie, le Pr Abtroun signale que les années 1990 ont vu l'avènement de molécules innovantes apportant une véritable révolution dans la prise en charge de la majorité des affections rhumatismales et de leurs complications souvent graves. Ces molécules innovantes sont malheureusement onéreuses et le choix des patients constitue un véritable dilemme pour les praticiens. Pour elle, «l'apport de la biologie moléculaire et l'émergence d'outils performants d'imagerie sont d'un grand apport pour faire le diagnostic précoce d'affection réputées handicapantes», a-t-elle ajouté.