Les résultats des élections législatives continuent de susciter l'intérêt des médias étrangers. Au-delà des comptes rendus présentés aux lecteurs, certains proposent des lectures : «L'Algérie à contre-courant du Printemps arabe», titre le Monde dans un article réservé à cet événement. «Comme si rien ne s'était passé. Premier test électoral en Algérie depuis la vague du Printemps arabe, les élections législatives du 10 mai ont produit un résultat quasi identique aux élections de 2007 (...) alors que les élections organisées depuis un an au Maroc, en Tunisie et en Egypte ont produit des Assemblées dominées par les islamistes, en Algérie, au contraire, les partis islamistes ont été laminés», tient à rappeler le même quotidien. De son côté, le Figaro, journal proche de la droite française, intitule son papier sur législatives algériennes «Le FLN rafle la mise aux législatives». Le journal constate que «les partis islamistes n'ont pas réalisé la percée espérée après le Printemps arabe». Dans son analyse, l'auteur explique : «Les législatives algériennes du 10 mai 2012, arrangées par le pouvoir comme toutes les élections, devaient apporter la preuve que le Printemps arabe est soluble dans la démocratie organisée à Alger (…). La poussée des islamistes, qui était censée s'inscrire dans le mouvement régional, a en revanche été contenue (...) Contrairement à ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte et au Maroc, les islamistes apparaissent même comme les premiers perdants de ces élections.» La victoire du FLN a retenu l'attention de Libération, proche de la gauche française. «Le trop beau succès électoral du FLN», titre-t-il. «Le FLN n'a pas fait dans la dentelle. Trucages ? Oui, selon les partis islamistes qui sentaient venir ‘le mauvais vent'. Le FLN, comme une reine, a ordonné à chaque parti de reprendre sa place dans l'essaim politique dans l'optique de la présidentielle d'ici deux ans, alors que les islamistes se voyaient déjà tapisser leurs alvéoles. L'Algérie, le seul pays qui saute une saison : le printemps», résume le quotidien dans l'article mis en ligne juste après l'annonce des résultats. Le printemps algérien n'a pas eu lieu La Presse de Tunisie titre, de son côté : «Un vote-sanction qui profite amplement au FLN» et propose deux lectures des résultats des élections. «Autant le FLN a été rejeté lors des fameuses élections de 1990 dans un réflexe de vote-sanction extrêmement sévère, le peuple se tourne aujourd'hui de nouveau vers le FLN et ses partenaires dans le cadre d'un vote-refuge», ceci s'ajoute à la promesse faite par le chef de l'Etat quant à un printemps démocratique contrôlé. «Autre raison présupposée du raz-de-marée de ce parti historique : le peuple algérien semble avoir compris dans sa majorité la nécessité d'opérer un changement sans rupture avec l'esprit du 1er Novembre 1954», soutient l'auteur de cet article. Le Matin du Maroc retient, quant à lui, le taux important d'abstention. «Le taux d'abstention a surtout été marquant dans la capitale kabyle, Tizi Ouzou, atteignant 80,16%, suite au boycott mené par l'un des partis dominants, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).» El Hayet revient, dans sa livraison d'hier, sur les résultats de ces législatives, non sans mettre en exergue la défaite des partis islamistes «qui ont ainsi perdu leur pari sur un printemps algérien», précise le quotidien basé à Londres. «Les résultats indiquent que les partis islamistes, qui ont obtenu, tous réunis, 66 sièges, ont perdu leur pari, eux qui estimaient que le Printemps arabe les porterait au pouvoir, comme cela a été le cas en Tunisie, en Egypte et au Maroc», explique le quotidien. El Quds fait écho des accusations des partis islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte concernant «une grande manipulation qui a caractérisé les résultats de ces élections. Cette manipulation expose le pays à des dangers dont nous ne pouvons pas assumer la responsabilité». Une menace à peine assumée par le leader du MSP, que El Quds n'a pas manqué de relever dans son édition d'hier. Le journal consacre un article «aux femmes qui envahissent le Parlement avec 148 sièges». De son côté, le quotidien égyptien El Ahram préfère rappeler «les prévisions de la percée des islamistes». Le journal fait remarquer que les résultats ont battu en brèche les prévisions et rapporte que «suspicion et doutes» figurent comme première réaction des partis islamistes en lice concernant l'évolution des taux de participation. El Misry El Yaoum, lui aussi, consacre un compte rendu à l'événement après plusieurs avant-papiers publiés dans les éditions passées. «Le parti au pouvoir gagne, les islamistes en 3e position», a-t-il titré.