Le combat des greffiers se poursuit après plusieurs semaines de protestation l Un comité de soutien a été créé par des militants et des syndicalistes pour appuyer les revendications de cette catégorie de travailleurs du secteur de la justice. Le drame des greffiers en grève de la faim depuis huit jours continue. Les autorités ont centré leurs efforts sur le déroulement des législatives et les partis n'ont pas jugé utile de défendre ou de manifester leur soutien à ces protestataires qui luttent pour un statut et un salaire décents. Au lendemain de la publication des résultats du scrutin, un comité de soutien aux greffiers a été créé ; il compte jusqu'à présent des militants des droits de l'homme, à l'instar de Yacine Zaïd, et des adhérents aux syndicats autonomes, à savoir Rachid Arkat, Fetouma Hirèche et Mourad Tchikou. Le comité ne compte aucun politicien, tous courants confondus. Ces deniers dénoncent la fraude, ils appellent au changement, mais ils restent indifférents à ce qui se passe dans la société, notamment à ce qui a trait aux droits humains. Le comité de soutien aux greffiers en grève lance un appel à tous les défenseurs des droits de l'homme pour sauver les grévistes dont l'état de santé est alarmant. «L'état de santé des grévistes se détériore de jour en jour, ils présentent un grand épuisement physique, ils éprouvent également de grandes difficultés pour parler», dénonce le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), qui cite le cas de Leïla Aberkane, qui a été évacuée deux fois à l'hôpital de Rouiba. Le comité de soutien appelle à une présence massive de toutes les personnes qui se sentent concernées par la cause des greffiers, à la réunion extraordinaire prévue demain. Les greffiers vont décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. La relance des actions sur le terrain a été envisagée. Faut-il rappeler que parmi les sept grévistes de la faim, quatre sont des femmes. Ces dernières luttent contre l'injustice dans l'indifférence la plus totale, au moment où l'opinion nationale et internationale se réjouit de la place qu'ont donnée les élections législatives à la femme algérienne : 145 ont été élues à la nouvelle Assemblée. La grève de la faim, rappelle le Snapap, est le dernier recours des grévistes ayant observé un débrayage et des rassemblements en avril dernier sans écho de la part des autorités publiques, notamment le ministère de la Justice. La grève a été «réprimée sauvagement par la tutelle qui a intensifié les représailles par des interpellations et des arrestations par les services de police», déplore le Snapap. Ce syndicat regrette la suspension de plusieurs personnes et le licenciement d'autres et estime que ces pratiques sont «une flagrante violation de la Constitution algérienne, notamment de ses articles 56 et 57 et les lois 90/11 et 90/14».