Pas moins de 788 familles sinistrées lors du séisme ayant ébranlé, le 21 mai 2003, la wilaya de Boumerdès et ses environs habitent encore dans des chalets dépourvus de commodités. Une soixantaine d'entre elles sont originaires de Baghlia et avaient refusé d'être relogées dans une autre commune de la wilaya, préférant attendre l'achèvement du programme de 200 logements affecté au profit de leur commune pour leur recasement définitif. Les 728 autres familles ont, quant à elles, opté, au lendemain de la catastrophe, pour la formule d'aide à la reconstruction dans le cadre individuel et/ou collectif. L'Etat leur avait versé une aide de 100 millions de centimes avec des crédits bancaires à taux d'intérêt bonifié, mais les travaux de réhabilitation de leurs anciennes habitations ont connu des retards considérables. Ces projets, répartis sur les communes de Boumerdès, Tidjellabine, Bordj Menaïel et Dellys, ont été confiés à des promoteurs privés. Le taux d'avancement des travaux varie entre 24 et 98%.En plus de ce problème, une source proche de l'UGCAA fait état de 1160 commerçants sinistrés qui n'ont encore bénéficié d'aucune indemnisation de la part des autorités. La même source indique que 560 d'entre eux ont perdu complètement leurs magasins et réclament la concrétisation des promesses que leur ont faites les pouvoirs publics en 2009 en vue de la relance de leur activité. Les dédales administratifs et un système pour le moins alambiqué d'indemnisation viennent ainsi s'ajouter aux déboires des commerçants, usés par l'attente et les promesses non tenues. Les commerçants touchés par la secousse demandent ainsi la levée des contraintes qui les empêchent d'obtenir un crédit bancaire, telles que l'obligation de présenter leurs fiches de paie des trois derniers mois ou le montant des revenus annuels. Autre dossier non encore pris en charge par les autorités : celui des 15 000 chalets installés sur 97 sites au lendemain de la catastrophe. Ces habitations provisoires qui ternissent l'image de la wilaya ont fait l'objet d'un vaste trafic. La quasi-totalité d'entre elles ont été distribuées dans le cadre social après le relogement des premiers occupants. Malgré leur dégradation, les pouvoirs publics n'ont encore dégagé aucun programme de logement spécial en vue de leur démantèlement afin de récupérer des assiettes de terrain pouvant servir pour l'implantation de projets d'investissement au lieu de les maintenir ainsi, presque 10 ans après, comme un legs qui rappelle à chacun le traumatisme de la catastrophe.