Le Repenti, le dernier film de Merzak Allouache, a séduit le public de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Rencontre avec le réalisateur et ses acteurs. La croisette Cannes de notre envoyé L'unique film algérien de Cannes, Le Repenti, projeté à la Quinzaine des réalisateurs a rencontré un véritable succès sur la Croisette. Son auteur, Merzak Allouache, entouré d'une troupe de comédien(ne)s, réussit enfin son pari de capter l'Algérie des années 90 sans sombrer dans l'idéologie, voire le didactisme propre au cinéma politique. Pourquoi un film important ? Car, depuis Omar Gatlato, c'est la première fois qu'Allouache prend le cinéma tel un complice qui l'accompagnerait dans les sphères les plus intimistes du trauma. Dilatant le temps, installant une scénographie aussi minimaliste qu'étouffante, chaque plan du film dégage à la fois une odeur de culpabilité et d'humanisme. Ne jugeant jamais ses personnages, Allouache flirte avec une certaine fraîcheur et laisse apparaître dans son film une fenêtre ouverte sur une société dont il réussit, pour la première fois, à en extraire toutes les contradictions. Ovationnée, l'équipe s'est retrouvée – enfin – sous les projecteurs le temps d'une possible réconciliation cinématographique. En attendant sa prochaine projection pour la 10e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (du 9 au 15 juin), on peut s'étonner et regretter que ce film n'ait pas été sélectionné pour la compétition officielle.