Cette ville antique, d'une importance stratégique, n'a pas bénéficié de toute la considération qu'elle mérite, avec toutes les tergiversations ayant parasité les projets initiés pour sa valorisation. Le projet d'aménagement du site archéologique de Tiddis, ou Castellum Tidditanorum, -ville-forteresse romaine à 17 km au nord de Constantine (Beni H'midène) érigée sur 42 ha-, programmé en 2005 pour un montant de 25 millions de dinars, puis relégué aux oubliettes durant sept longues années, est de nouveau exhumé. Le président de l'association éponyme, M. Mechati, nous a annoncé qu'après approbation du comité des marchés, c'est le bureau d'étude public Urbaco qui a été chargé de la délimitation du territoire et de sa superficie globale avec l'aménagement des abords. Une étude exhaustive pour sa mise en valeur sera incessamment amorcée pour une enveloppe financière avoisinant les 30 millions de dinars. L'étude concernera également la réalisation d'un certain nombre de commodités annexes immédiates, comme la clôture, le parking et les sanitaires. Des ouvrages plus importants, de longue haleine, sont en outre inscrits dans cette étude telles un théâtre de plein air et un musée, pour abriter certains objets de récente découverte (à ce propos, une bonne partie de la collection de pièces anciennes provenant de Tiddis se trouve actuellement au musée national Cirta). Il faut avouer que ce site inestimable, stratégique pour l'histoire antique de la région, découvert par l'archéologue André Berthier qui y avait effectué des fouilles en 1941, et continué jusqu'à son départ dans les années 1970, n'a pas bénéficié de toute la considération qu'il mérite, avec toutes les tergiversations ayant caractérisé les projets initiés pour sa réhabilitation; nonobstant le fait qu'il continue d'attirer un nombre important de visiteurs, notamment dans le cadre du tourisme pédagogique. A titre illustratif, cette année, plus de 25 000 personnes s'y sont rendues, dont, toutefois, à peine 4% d'étrangers. Cette défection se justifierait par la récente conjoncture politique des pays du Maghreb, nous dit-on. Mais, encore, beaucoup pensent que rien n'a été fait pour la promotion du tourisme dans notre pays. Pour en revenir à ce projet d'aménagement tant espéré, le président de l'association Tiddis insiste sur l'extension sur 27 km du chemin de wilaya n°10 reliant le site à la RN27, lequel est resté en l'état depuis…1949, et sur la pose de l'éclairage artistique devant démarquer le site du reste du paysage. En attendant que le projet voie le jour, il faudrait déjà penser à installer un gardiennage de nuit. Rappelons qu'en 2005 et 2007, des propositions aussi fantaisistes que farfelues avaient été émises par les uns et les autres au sujet de ce site, comme de construire un village modèle avec la réhabilitation de la petite mechta de Sefsafa, précédent Tiddis de 3 km, en en faisant une première halte touristique, et bien d'autres, totalement irréalistes. Mais c'était juste pour meubler les réunions officielles. En 2008, comprenant enfin la non-faisabilité de ces projets surdimensionnés, les décideurs en ont abrogé le cahier des charges et élaboré une réévaluation selon la nouvelle réglementation (08 338), dans le cadre du plan pour la mise en valeur des sites archéologiques (PPMSA) par décret exécutif 03 323. Un autre silence sidéral a encore suivi. Espérons que cette année sera enfin celle de la concrétisation de ce projet vital pour le tourisme dans la région.