La cérémonie commémorative de la disparition de Mouloud Mammeri, qui s'est déroulée hier à Ath Yenni, a eu lieu grâce à la persévérance de l'association Talwit, la présence des autorités locales et des lycéens de la localité. Sans eux, l'événement serait passé inaperçu. Triste constat, alors qu'un bon nombre des élites intellectuelles se revendiquent de la lignée de l'un des plus grands auteurs que l'Algérie ait donné à la culture. La cérémonie d'hier a été simple et modeste « à l'image de Mouloud Mammeri, connu pour son humilité », commente un vieil homme. Le cortège, qui a démarré de l'espace culturel de la localité, était essentiellement composé de lycéens. Le dépôt de la gerbe de fleurs sur la tombe de Mouloud Mammeri est suivi d'une prise de parole du chef de daïra, du P/APC, du directeur de la culture et du représentant du HCA. Le public s'est séparé rapidement et un immense vide s'est emparé de la ville dégageant l'impression d'un non-événement. Les organisateurs n'ont pas caché leur frustration, d'autant que la conférence que devait animer le pédagogue Ahmed Tessa et l'universitaire Malika Kebbas a été annulée « en raison d'autres engagements », a expliqué Sami Cherat, président de l'association Talwit. Mais l'idée d'organiser des colloques sur la vie et l'œuvre de Mammeri est retenue.