Monsieur le Président, Si je m'adresse à vous aujourd'hui, c'est que je n'ai plus aucun espoir de voir mes petits-enfants en toute liberté. En effet, mon fils est décédé le 29 novembre 2010, laissant à sa survivance son épouse et ses trois enfants âgés actuellement de six, cinq et quatre ans. Le deuil terminé, leur mère les a éloignés de la famille de leur père d'une manière quasi-totale, j'ai dû recourir à la justice pour essayer d'obtenir un droit de visite, mais la justice a été sourde en me répondant que je n'en avais pas le droit, car l'action a été engagée par moi et mon mari en même temps. J'ai dû revenir à la charge en formulant une deuxième demande en mon nom personnel et après moult procédures et autant de réticence de leur mère, j'ai fini par obtenir un jugement de droit de visite assorti d'une mesure exceptionnelle, à savoir que pendant toute la durée de la visite de vendredi et samedi, les enfants ne pouvaient venir chez moi qu'accompagnés de leur mère, comme si j'étais une étrangère ou que je représentais un danger pour la chair de ma chair. Constatant l'irrégularité de cette décision, j'ai encore interjeté appel devant la chambre des affaires familiales de la cour d'Alger, et la déception était encore plus grande lorsque la cour a confirmé le jugement en m'imposant la présence de la mère de mes petits-enfants, alors qu'à ce jour, plusieurs procédures nous opposent encore, telle que la non-présentation des enfants. La situation conflictuelle dans laquelle nous nous trouvons nous empêche d'accepter qu'elle impose sa présence dans mon foyer car j'ai tout à craindre d'elle contre mes enfants vivant avec moi sous le même toit. C'est pourquoi, Monsieur le Président, je vous demande d'intercéder en ma faveur et de me rétablir dans mes droits, entre autres celui de pouvoir voir mes petits-enfants au moins une fois par semaine et de permettre aux liens de sang de se perpétuer dans la sagesse et dans la paix. Nul ne peut couper le lien familial, telles sont les recommandations de Dieu (Silate arrahim). Pour ma part, je n'ai que l'amour à donner à mes petits-enfants, et je n'attends de la justice que mon droit, à savoir recevoir mes petits-enfants dans la dignité, car la décision qui s'abat sur moi est, selon les juristes, unique dans les annales de la justice.Si la mort m'a ravi la vie de mon fils, la justice, elle, à son tour, m'a ravi l'amour de mes petits-enfants. Pour la Journée internationale de l'enfance, veuillez, Monsieur le Président, vous le premier magistrat du pays, instruire les instances judiciaires à respecter les droits de mes petits-enfants, car eux aussi souhaitent garder les liens avec leurs grands-parents. Ils n'ont aucun recours pour faire entendre leur voix, Monsieur le Président, car ils sont mineurs et leur protection ne pourra venir que de votre Excellence. Mme Slimani D.