La Russie et la Chine sont «du mauvais côté de l'histoire», a affirmé la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, hier matin. La tension diplomatique autour de la Syrie est en effet montée d'un cran depuis le massacre de Houla, il y a une semaine. En déplacement au Danemark, Mme Clinton a averti la Russie que son soutien au régime de Damas pouvait faire plonger le pays dans la guerre civile. Elle a même évoqué la possibilité d'une guerre impliquant des pays tiers. En cela, elle faisait avant tout référence à l'Iran qu'elle a accusé d'être présent militairement en Syrie avec la force Al Qods et de mettre en place des milices sectaires. De son côté, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a estimé que la communauté internationale pourrait agir en se passant de l'accord du Conseil de sécurité. Les pays occidentaux souhaitent accentuer la pression sur Damas afin que le régime syrien respecte le plan Annan. Le Conseil de sécurité est cependant divisé sur l'idée d'adopter de nouvelles sanctions. La Russie y est toujours opposée. «Nous devons mettre les Russes de notre côté, car les dangers auxquels nous faisons face sont épouvantables», a résumé Mme Clinton. Ce qui est loin d'être gagné, bien qu'on ait pu croire, ces derniers jours, à une prise de distance de Moscou envers Damas. «La position de la Russie est bien connue, équilibrée, constante et absolument logique», a rappelé le président russe, Vladimir Poutine, précisant que son pays ne changerait pas de position sous la pression. En effet, si la Russie est d'accord quant aux risques encourus, elle renvoie aux Occidentaux la possibilité d'une escalade. Moscou a jugé mercredi «prématurée» toute nouvelle action de l'ONU contre la Syrie et condamné le renvoi «contreproductif» des ambassadeurs syriens de plusieurs pays européens. Poutine a laissé entendre hier que les pays occidentaux se laissaient emporter par des «émotions déplacées dans une situation si compliquée». Cette réflexion vise en particulier le président français, François Hollande, qui n'a pas exclu une intervention militaire en Syrie. Pendant ce temps, en Syrie, la violence persiste. Six personnes ont été tuées hier, dont un adolescent à Houla. Les bombardements se poursuivaient en effet hier contre le village victime du massacre de vendredi dernier. Enfin, l'ultimatum fixé par les rebelles de l'Armée syrienne libre, pour que le régime de Bachar Al Assad cesse les hostilités, expire aujourd'hui à midi. `