Nabni a repensé le système éducatif dans sa globalité : du cycle primaire jusqu'à la recherche scientifique. L'initiative Nabni a rendu public, hier, son rapport sur l'éducation en Algérie. Ainsi, lors d'une rencontre-débat réunissant les membres de cette initiative avec le public à la salle Frantz Fanon, à Riadh El Feth, à Alger, une présentation a été donnée par Zoubir Benhamouche, économiste. L'exposé porte sur la vision de Nabni sur l'enseignement pour l'Algérie de 2020. Le projet de l'initiative Nabni sur l'éducation vise essentiellement la réduction des inégalités sociales et régionales qui caractérisent actuellement le système éducatif algérien. «L'objectif est d'offrir une vision et une stratégie de développement pour l'Algérie à l'horizon 2020.» Le rapport porte également sur la mise en perspective des recommandations pour hisser le niveau des élèves et des étudiants algériens tant décrié. Nabni constate pour la période allant de 2006 à 2009 que le taux de redoublement dans le cycle primaire en Algérie est très élevé. Les pays ayant le même revenu que l'Algérie ou moindre ont des taux inférieurs à 7%. Tandis que l'Algérie enregistre 11,29% de taux de redoublement, et concerne toutes les années du cycle primaire. Nabni révèle également «l'absence totale d'évaluation des acquis, de mesure de la performance et de l'efficacité interne et externe du système d'enseignement, et d'un appareil statistique pouvant informer les politiques publiques dans le secteur». le taux de redoublement est trop élevé Nabni a repensé le système éducatif dans sa globalité : du cycle primaire jusqu'à la recherche scientifique. L'initiative citoyenne appelle à la promotion «d'une véritable égalité des chances et une attention à tous les élèves pour faire de l'enseignement le meilleur ascenseur social». Cette initiative vise l'instauration d'un enseignement permettant «le développement d'aptitudes, pour un citoyen capable d'apprendre tout au long de sa vie et ouvert sur le monde». Mais, la plupart des intervenants lors du débat restent sceptiques quant à la concrétisation de ce projet qu'ils estiment tout de même louable. «Le dialogue social n'est pas abordé. Vous ne pouvez pas faire des réformes sans consulter les concernés dont les enseignants», fait remarquer Nasreddine Ben Hamouda, l'un des panélistes de cette initiative. Pour sa part, le professeur Ben Mouhoud, directeur de l'Ecole supérieure de management, estime que le problème de la gouvernance des établissements pèse très lourd sur le fonctionnement du système éducatif et universitaire. Pour un débat citoyen Certains intervenants accusent l'initiative Nabni de s'inscrire dans la démarche du système politique actuel. Nabni propose des réformes, appelle les citoyens à participer au débat sur les questions les concernant tout en reconnaissant qu'elle n'a pas les moyens pour imposer ses réformes sur le terrain. Cependant, son porte-parole estime que les citoyens peuvent agir pour rattraper les choses avant qu'il ne soit trop tard. L'ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, qui ne partage pas cet avis, déclare que «le temps des réformes est dépassé. C'est tous le système de la gouvernance qu'il faut changer».