Si certaines plages d'Alger-Ouest sont fermées au commun des Algérois, d'autres se trouvent déjà sous la coupe de quelques jeunes «concessionnaires» indélicats. L'accès aux plages est-il gratuit ? La décision prise par le wali d'Alger à la veille de l'ouverture de la saison estivale est-elle appliquée ? Si certaines plages d'Alger-Ouest sont fermées au commun des Algérois, d'autres se trouvent déjà sous la coupe de quelques jeunes concessionnaires. La décision sur la gratuité des plages, prévue par la réglementation et chantée par les responsables de la wilaya et des APC n'est jamais appliquée dans la soixantaine de plages ouvertes à la baignade : des APC font bénéficier à des jeunes l'exploitation et la gestion de certaines plages et des parkings sauvages. «Il suffit d'un gourdin, de quelques malabars aux gros bras pour contrôler l'accès aux parkings et aux plages. Tout le monde est complice de cette situation. Pour faire bronzette, il faut payer plus de 300DA. Une manne importante échappe au contrôle des APC qui n'ont jamais réussi ou voulu faire cesser ces pratiques. Dernièrement, je me suis accroché moi et mon jeune frangin avec des jeunes de Réghaïa. Il a fallu l'intervention de certains adultes du quartier pour tout faire rentrer dans l'ordre», raconte un trentenaire résidant d'un quartier de Bab El Oued, qui a failli en arriver aux mains avec un jeune de la localité d'Alger-Est. Des plagistes, assurés de l'impunité, accaparent des pans entiers de plages. Les estivants doivent souvent se plier aux desiderata de ces concessionnaires autoproclamés sans que les services de sécurité ou les administrateurs puissent intervenir. Disposant seulement du droit de louer des parasols, ces jeunes délimitent des espaces et y plantent leurs parasols qu'ils louent contre le paiement d'une somme souvent jugée excessive. La commune côtière de Aïn Taya, à Alger-Est, est l'une des destinations préférées des estivants. La présence de plagistes, à qui l'APC octroie des concessions pour la durée de la saison estivale, irrite certains vacanciers, obligés de subir avec leurs familles le diktat de ces jeunes indélicats. L'APC a vu cette année l'ouverture à la baignade une nouvelle plage, fermée les dernières années pour travaux d'enrochement. Le P/APC, Rekkas, est formel : «L'accès aux plages est gratuit. Les parkings sont gérés par l'EGCTU. Une trentaine de jeunes ont bénéficié de l'autorisation de louer des parasols uniquement. Dans le cahier des charges qui nous lie à ces jeunes, il est formellement stipulé qu'ils ne peuvent pas garder des espaces par exemple», relève l'élu. Y a-t-il un contrôle et des sanctions à l'encontre des réfractaires ? «L'APC saisit le matériel de quiconque enfreint la réglementation. Des administrateurs y veillent», signale le P/APC. Les services de sécurité devraient s'impliquer davantage dans la gestion des plages. «Les autorités locales et les services de sécurité ont pour mission de faire respecter les décisions du wali. La gestion de certains parkings est assurée par l'EGCTU et les concessions anarchiques ne sont pas tolérées. Quelque 3000 jeunes sont là pour assurer le nettoiement, sans plus», signale une source à la wilaya.