Le journaliste français et fondateur de l'association Reporters sans Frontières, Robert Ménard, reprend à son compte, une nouvelle fois, un slogan colonialiste de l'OAS. Il vient de publier aux éditions Mordicus, en collaboration avec un certain Thierry Rolando, un ouvrage pamphlétaire, Vive l'Algérie française ! Robert Ménard, dans une interview donnée sur le site www.enquete-debat.fr, reprend à son compte un slogan que les colonialistes et les ultras de l'Algérie française avaient brandi au temps de la Guerre de Libération. Un tel ouvrage pamphlétaire rappelle la sinistre littérature de l'OAS. Celle-ci réapparaît à la veille de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance. «D'abord, bien sûr, parce que je suis moi-même pied-noir. Je suis né à Oran et j'ai quitté l'Algérie en juin 1962, quelques semaines avant l'indépendance… Il s'agit aussi, avant tout, de dénoncer, une fois de plus, le manichéisme des médias, des intellectuels, des historiens. Aujourd'hui, la guerre d'Algérie est toujours racontée de la même manière, avec les bons (les militants FLN) et les mauvais (les pieds-noirs). On parle des membres du FLN torturés mais jamais ou presque de ceux qui ont été torturés par le FLN. Bref, on raconte l'histoire avec des lunettes idéologiques. Et de cela, nous en avons assez. D'où ce petit pamphlet à l'occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie et de la proclamation de l'indépendance.» répondant à une question portant sur «le traitement médiatique à sens unique sur la guerre d'Algérie», Robert Ménard brocarde les journalistes : «Une inculture historique qui fait que les journalistes, dans leur immense majorité, ne se posent jamais de question sur la manière dont on nous raconte tel ou tel événement. Ensuite, de ce qu'il faut bien appeler une certaine facilité, pour ne pas dire fainéantise : on connaît Benjamin Stora, pourquoi se donner la peine d'aller chercher ailleurs ? Enfin, un suivisme généralisé qui fait qu'on se copie d'un média à l'autre, qu'on répète à satiété les mêmes choses, qu'on ne veut pas faire de vagues… Comment changer tout cela ? Je n'en sais rien, si ce n'est qu'il est hors de question de baisser les bras. Aujourd'hui, le politiquement correct n'est pas imposé aux médias. Il est le fait des journalistes eux-mêmes, qui pensent trop souvent la même chose, fréquentent les mêmes lieux, lisent les mêmes livres…»