Mascara. Sur les planches Auteur de El Houma el meskouna (Le quartier hanté, 2010), le dramaturge Sid-Ahmed Sahla a donné hier, au Théâtre régional de Mascara, une lecture de sa nouvelle pièce, Diaâyat Lism (Les bobards du nom), au sujet pour le moins original puisqu'elle porte sur l'état civil et son histoire en Algérie. Comment les noms de famille se sont constitués ? Comment le système colonial a bouleversé des usages ancestraux de dénomination des individus ? Comment cela est-il vécu de nos jours ? Avant d'écrire cette œuvre, l'auteur a d'abord travaillé sur des ouvrages d'histoire et d'anthropologie qui se sont penchés sur les dimensions sociohistoriques de l'état-civil. Bref, avant les planches, il a planché. Cinéma. Qui sera Ben M'hidi ? Le long métrage de fiction sur Larbi Ben M'hidi, grande figure de la guerre de Libération nationale, devrait débuter en novembre prochain, selon une déclaration à l'APS du producteur Bachir Deraïs. L'accord du ministère de la culture a été obtenu, tandis que celui du ministère des moudjahidine serait en bonne voie. Le film a reçu également le soutien du Ministère de la Culture à travers l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel qui sera co-productrice aux côtés de Manbaâ, la société de production de Bachir Deraïs. En gestation depuis 2010, ce film est basé sur un scénario du journaliste et écrivain Mourad Bourboune. Le montage financier sera entamé le plus rapidement possible, de même que le choix du réalisateur. La dépêche n'évoque pas le choix de l'acteur. Qui, en effet, incarnera le grand théoricien et praticien de la révolution armée que même ses ennemis avaient dû saluer ? Une personnalité historique imposante autant qu'un individu au caractère exceptionnel, doué d'une intelligence et d'un humour qui ne le quittèrent jamais. Il est certain que le casting de ce rôle, peut-être prématuré à ce stade, sera grandement déterminant pour la véracité du film et son succès. Andalou. Utile et agréable Belle initiative que celle de l'Institut culturel italien d'Alger qui a organisé, mercredi dernier, une rencontre, «A la découverte de la musique arabo-andalouse», animée par le musicologue Abdelkader Hamoudi et la distinguée musicienne et chanteuse Lila Borsali. Cette conférence chantée a passé en revue les grandes étapes de ce patrimoine musical et les règles, modes et rythmes qui le régissent à ce jour. De même, ont été abordés les genres dérivés de la souche classique, tels le hawzi ou l'aâroubi. Les propos du musicologue étaient illustrés par des pièces interprétées par la cantatrice accompagnée d'une formation légère, genre musique de chambre, comprenant, outre Lila Borsali au oûd, trois musiciens (violon, kouitra, percussions). L'utile passe mieux avec l'agréable.
MOST'ART. Un must de Mosta L'Ecole régionale des Beaux-arts de Mostaganem a réussi à inscrire dans l'agenda culturel ses rencontres internationales de l'art contemporain et à en faire une tradition à la fois intéressante et conviviale. La présente édition, du 8 au 12 juin, se caractérise par un plus grand nombre de participants. Expositions de peinture, photographie et sculptures, conférences-débats, ateliers, installations vidéo, etc. rythment ces journées qui sont parrainées par le peintre algérien Denis Martinez. L'organisateur du Most'art, et directeur de l'école, Ameur Hachemi, ainsi que son équipe, ont mis les bouchées doubles pour une pleine réussite de la manifestation. Les échos parvenus de Mostaganem laissent penser que l'objectif sera atteint. A terme, on rêve dans cette sympathique ville de déboucher sur une véritable biennale. Pourquoi pas, pour peu que les conditions soient réunies.
EXPO. Marines La galerie d'art du Centre commercial et de loisirs de Bab-Ezzouar propose jusqu'au 21 juin une exposition de peintures marines. Avec 36 artistes figuratifs ou semi-figuratifs sous le générique «Au fil de l'eau…», elle comprend d'anciens et nouveaux pratiquants de ce genre attaché à l'univers marin, côtier ou portuaire. Parmi eux figure Fatiha Bisker, qui a repris le chemin de son chevalet. La galerie prépare une exposition «Peinture et spiritualité» pour le Ramadhan. Visites : tous les jours de 11 h à 19 h.
Festival de cinéma de Marseille. Deux Algériens en lice Deux réalisateurs algériens sont sélectionnés en compétition au FID de Marseille (4 au 9 juillet). Il s'agit de Lamine Ammar-Khodja avec Demande à ton ombre (2012, 82') et de Nazim Djemaï avec A peine ombre (2012, 86'). Les deux films, produits en France, seront présentés en première mondiale. C'est par pure coïncidence que le mot «ombre» figure dans les deux titres, mais cela peut paraître symptomatique d'un effet de génération. Le FID, exclusivement consacré au documentaire et à sa création, a pris un tournant en 2007 en décidant d'accueillir aussi dans sa sélection officielle des films de fiction. Cette dualité est devenue même une marque de la manifestation qui s'est imposée dans l'agenda mondial des festivals de cinéma. L'an dernier, le festival avait sélectionné 170 films dont de nombreux en avant-première mondiale.
Légende. El Jahiz et Newton Tout grand écrivain a une légende, plus ou moins véridique, mais toujours plus répandue que ses œuvres. Celle d'El Jahiz (Basra, 776-867), retenue par la mémoire populaire, commence en beauté et se termine mal. Issu d'une famille pauvre, ce qui l'aurait poussé, enfant, à vendre des poissons, sa mère lui aurait offert une corbeille pleine de carnets en lui disant que l'écriture le ferait vivre, ce qui se réalisa. Mais, c'est l'écriture qui le fit mourir puisqu'on attribue son décès à la chute de sa bibliothèque sur lui. Avec sa pomme, Newton fut sans doute mieux inspiré !
Palais de la culture. La danse contemporaine en piste La coopérative artistique et culturelle de Nacera Belaza, danseuse et chorégraphe algérienne qui s'est distinguée sur les scènes de danse contemporaine du monde, organise au Palais de la Culture Moufdi Zakaria une semaine inédite de rencontres et de sensibilisation (18-23 juin). Durant cette période, une pièce courte sera créée en atelier avec un groupe de danse traditionnelle. Le 20 juin, un rencontre sur les enjeux de l'écriture chorégraphique sera animée par le journaliste et critique de danse Gérard Mayen, un rendez-vous qui intéressera notamment les journalistes culturels. Le 23 juin, aura lieu la représentation de «Le Trait», chorégraphié et interprété par Nacera Belaza et qui sera précédée de la pièce créée avec la troupe traditionnelle. A l'issue du spectacle, aura lieu un débat avec le public et les journalistes.
Jazz. Mille et un sons Le petit mais très dynamique et innovant espace Mille & Une News poursuit sa vocation culturelle pluridisciplinaire en s'ouvrant également à la musique. Aujourd'hui, à 16 heures, la jeune formation algérienne, «Goya», y donnera un spectacle de jazz-fusion. Il paraît que c'est dans les petits endroits que le jazz s'exprime le mieux, dans la promiscuité des musiciens et des spectateurs et une ambiance confinée. A vérifier sur place. Adresse : 28, rue des frères Khelifi (ex-Burdeau). Alger-centre.
Juin : un festival de festivals Neuf festivals sont programmés pour ce mois. On en compte quatre internationaux : calligraphie (du 29 mai au 7 juin, Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie d'Alger) ; littérature et livre de jeunesse, FELIV (du 14 au 22 juin, Esplanade Riadh El Feth) ; Dima Jazz (du 14 au 23 juin, Théâtre et Maison de la culture de Constantine) et danse populaire (du 29 juin au 4 juillet, Maison de la culture de Sidi Bel Abbès). Trois festivals nationaux les suivent : festival Aïssaoua (du 13 au 19 juin, Maison de la culture de Mila) ; chanson raï (du 30 juin au 5 juillet, Stade de Sidi Bel Abbès) et hawzi (du 25 juin au 2 juillet, Palais de la culture de Tlemcen). Deux festivals locaux sont également prévus : festival Inchad de Mostaganem (du 20 au 26 juin, Maison de la culture) et le festival de la chanson oranaise (du 21 au 26 juin, Théâtre de Verdure). On remarquera que seuls deux de ces neuf rencontres sont consacrées à des disciplines non liées à la musique ou à la danse. Il faut croire que la saison estivale, débutante, est plus favorable aux rythmes et mélodies.