«Le facteur temps joue contre nous» dira, M. Ziani Chérif Ayad. Devant un parterre de gens du métier, des journalistes et sous le regard des directeurs des différentes sites français, les jeunes talents de différentes troupes de danse contemporaine se sont produits, avant-hier, sur les planches du Théâtre national algérien dans le cadre des Journées de la danse organisées par le TNA, en perspective de l'Année de l'Algérie en France en 2003. C'est un métissage de cultures et de sources d'inspiration que nous a présenté Nouredine Kaddour, chorégraphe et professeur à l'Institut des arts dramatiques et de chorégraphie (INADC), dans un extrait d' «El Kantera», un spectacle de danse urbaine sur les planches de la salle principale. Les danseurs de la troupe ont surgi d'entre l'assistance préludant leur spectacle en martelant un morceau de rap. Puis, leurs corps décorés de peinture ont pris le relais pour exécuter une chorégraphie où le hip-hop se mêle à la danse tergui et alaoui. «Un mélange que nous exprimons à notre manière par des gestes simples, sincères et vrais», nous confie Belbez Malika, deuxième assistante chorégraphe dont l'amour inné de la danse provient de son appartenance culturelle. «Quand je vois une femme terguie danser, je me reconnais en elle», s'exprime-t-elle. Slimane Habess, jeune chorégraphe de Batna dont la troupe a fait son baptême du feu au cercle El-Adjouad à 14h00, privilégie une autre forme d'expression: «un constat de la vie quotidienne», alternance de cris, de chuchotements, de gestes intenses, dans une chorégraphie qui a nécessité plus d'un an de travail. L'extrait de la pièce chorégraphique de danse contemporaine en chantier de Nacéra Belaza, s'inscrit dans un ton différent; une chorégraphie plus calme, plus sobre, où les danseurs évoluent tantôt dans une lumière douce, tamisée, tantôt plongés dans l'obscurité de la salle principale du théâtre. C'est en marge de cette série d'auditions que l'avenir de la danse contemporaine en Algérie, des jeunes danseurs et des différentes troupes participantes a été évoqué au cercle El-Ajouad, dans une rencontre entre le directeur du TNA et les directeurs des différents sites français ainsi que le chorégraphe Nouredine Kaddour et sa troupe. Ces discussions ont porté surtout sur le devenir de ces jeunes talents. M. Zaïni Chérif Aïad a mis en exergue l'importance de l'enjeu de l'Année de l'Algérie en France 2003, qu'il considère comme «une occasion à saisir» d'où la nécessité de mettre en branle des mécanismes conjoints, non seulement au niveau des structures mais également au niveau des gouvernements afin d'aider ces jeunes talents en termes de moyens de formation qui devront déboucher, selon le directeur du TNA «sur un métier», avant de reprendre: «Le facteur temps joue contre nous». Mais il faudra du temps, diront les partenaires français, avant de voir naître l'ébauche d'une formule intermédiaire. Hier, devaient se poursuivre les journées de la danse, avec Messaouda Idami, le Ballet national, Laïd Djaghloul et le Ballet de danse populaire de la ville de Sétif. Le TNA a programmé, en marge de ces journées, la présentation des pièces que la structure a encadrées dans le programme Jeune art.