Forêts squattées L'expulsion des occupants illégaux des terres relevant du patrimoine forestier dans la wilaya de Tizi Ouzou est éminente. La conservation des forêts est déterminée à récupérer ces terres, que des dizaines de citoyens se sont appropriés à travers plusieurs localités. « Aucune régularisation des terres squattées ne peut être envisagée », a déclaré avec fermeté, M. Cheriet, conservateur des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou, au sujet des habitations illicites. C'est donc la fin de l'espoir nourri par ces citoyens qui ont commencé à s'emparer peu à peu du foncier forestier, à l'orée des années 1990, pour y ériger de somptueuses villas et autres commerces. Le phénomène de l'occupation illégale des terres forestières à travers plusieurs communes de Tizi Ouzou, pour construire des habitations, ou pour des labeurs non autorisés, remonte à plus de 15 ans. Les infractions se sont accélérées durant les années marquées par la menace terroriste lorsque, pour des raisons sécuritaires, les services des forêts ont pris du recul et abandonné le terrain. Depuis 1998, des mises en demeure ont commencé à tomber, sans pour autant parvenir à mettre fin à la dilapidation des terres. Jusqu'à la fin 2005, un total de 164 infractions a été relevé, dont 109 constructions. Le plus grand nombre d'infractions a été enregistré durant la période 1993-1999 avec une forte concentration dans les forêts de Boumahni, Mizrana et Amraoua. La justice, ayant pris en main le dossier, a décidé l'expulsion des indus occupants avec paiement des « dommages et intérêts ». A présent, le processus de récupération de ces terres bute sur la non-application des décisions d'expulsion émises par la justice. Interrogé à cet effet, M. Cheriet estime que « c'est en raison de la situation particulière que traverse la région que les jugements n'ont pas encore été mis en application ». Décisions d'expulsion A travers l'urbanisation de l'espace forestier, les services des forêts redoutent beaucoup plus les retombées en matière de pollution. En effet, en plus de l'avancée du béton, il y a également d'autres effets d'entraînement comme les eaux usées et les ordures ménagères de ces habitants qui représentent un facteur de destruction de la forêt. M. Cheriet a tenu à rappeler les cas où des concessions sur le foncier forestier peuvent être envisagées. Il citera les communes dépourvues d'assiettes foncières susceptibles de réceptionner des projets du service public. « La conservation ne cède ses terres que pour des ouvrages d'utilité publique (établissements scolaires, centres de santé, routes...), et ce, dans les cas d'ultime recours », dira-t-il, avant de préciser que le logement est exclu quelle que soit sa nature. Par ailleurs, pour cette année, la conservation des forêts de Tizi Ouzou s'apprête à intensifier ses actions pour la protection des massifs forestiers. A cet égard, le dispositif de lutte contre les incendies vient d'être renforcé avec l'acquisition de 12 nouveaux véhicules (dont 8 affectés aux districts et 4 équipés pour la lutte contre les incendies). Le renforcement du dispositif radio est au programme de cette année. Dans le cadre du plan quinquennal, en cours de lancement, il est prévu le reboisement de 787 ha, l'aménagement de 102 km de pistes, la réalisation de quatre points d'eau, l'aménagement de 57,5 ha de tranchées pare-feu, la construction de quatre postes de vigiles et d'une brigade forestière qui auront à surveiller toutes les forêts de la wilaya. En matière de financement, le programme de 2006 sera couvert par une enveloppe de 161 millions de dinars, alors que 153 millions de dinars sont réservés au programme de 2007.