La revue Psychologie, éditée par l'Association pour l'aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (Sarp), propose, dans son dernier numéro, d'entamer des réflexions autour des pratiques psychologiques en Algérie. L'idée est de donner des repères à ces milliers de psychologues qui se retrouvent sur le marché du travail sans aucun bagage autre que la licence en psychologie clinique. Les auteurs se posent ainsi les questions de savoir si le psychologue clinicien est, sur le plan théorique, technique et éthique pour faire face aux demandes des patients ou s'il est complètement désarmé et impuissant face à une demande de plus en plus importante. Surtout, ils s'interrogent sur les théories et les techniques importées et appliquées sans aucune réflexion. «Certains psychologues, sont complètement démunis, se référant au religieux et à la morale dominante ou en pratiquant carrément la rokia. Ces difficultés et les dérives qu'elles peuvent entraîner sont dues au fait qu'une licence en psychologie ne donne pas les compétences nécessaires pour s'ériger en psychothérapeute», note-t-on dans l'introduction de la revue. En tout et pour tout, la revue comprend sept articles qui se penchent sur un certain nombre de problèmes relatifs à l'exercice de la psychologie en Algérie et ailleurs. Chérifa Bouatta, professeure à l'université d'Alger, décrit les malaises dans la psychologie clinique en Algérie. Nadia Kacha, docteur en psychologie, revient sur l'histoire de la psychologie clinique en Algérie. Khaled Keddad, psychologue clinicien lève un voile sur la «confusion» qui entoure la profession et le praticien qui trouvent des difficultés à s'intégrer et à s'adapter dans un milieu professionnel qui ne cesse de le regarder avec prudence, étrangeté et confusion. Rafika Hafdallah, de l'université de Blida, évoque les difficultés auxquelles le psychologue clinicien fait face lorsqu'il recourt aux tests du fait de leur inadaptation aux populations algériennes. Fergani Louhab narre son expérience sur le terrain lors des inondations survenues à Ghardaïa en octobre 2008. Un ouvrage à conseiller à tous les psychologues cliniciens nouvellement recrutés.