Après avoir agi ensemble face au rectorat, les deux syndicats de l'université, le CNES et l'UGTA, s'affrontent actuellement autour des 70 logements de Fesdis. Les deux entités, représentant les personnels, avaient même cosigné des déclarations pour dénoncer ce qui était qualifié de mesures dilatoires de la part du recteur, accusé de freiner la décision d'octroi des logements. Lundi, la section UGTA a clairement signifié son divorce avec celle du CNES en éditant un communiqué assez agressif. Le document sanctionnant une assemblée générale tenue le même jour, traduit l'exigence des travailleurs de l'université de l'application de la règle de distribution des logements, à savoir 60% pour les enseignants, 40% pour les travailleurs. Les signataires n'ont pas raté l'occasion aussi de «dénoncer certains dépassements survenus devant le bâtiment du rectorat les 3 et 4 juin quand un groupe d'enseignants a enchaîné et cadenassé les portes de l'administration centrale, ce qui est une méthode inadéquate n'exprimant ni conscience ni responsabilité». Avec un peu de zèle, le communiqué accuse les enseignants d'avoir humilié les travailleurs qui seraient allés jusqu'à «porter atteinte aux symboles de la famille révolutionnaire». Bien sûr, le communiqué ne mentionne point l'agression dont a été victime une enseignante de la part d'une employée et la plainte déposée dans ce sens. Ainsi, le bras de fer tourne au conflit entre trois belligérants. Et dans cette nouvelle donne, c'est le rectorat qui en tire profit n'étant plus l'unique cible. Certains observateurs disent même que le jeu de coulisse a permis à Moussa Zereg, recteur de l'université Hadj Lakhdar, de diviser ses détracteurs pour les affaiblir et soulager son pied d'une épine qui commençait à faire très mal. Non seulement la distribution des 70 logements est reportée sine die, mais encore, l'année universitaire s'achève dans un climat d'animosité au sein de la famille universitaire. Pathétique !
